Salles-d’Angles est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
Ses habitants sont appelés les Salléens et les Salléennes.
Localisation
Salles-d’Angles est une commune située à l’ouest du département de la Charente limitrophe de la Charente-Maritime, à 9 km au sud de Cognac et 38 km à l’ouest d’Angoulême.
La commune est située en Grande Champagne, premier cru du cognac. Elle est formée de la fusion des communes de Salles et d’Angles en 1856.
Le bourg de Salles-d’Angles est aussi à 9 km à l’ouest de Segonzac, le chef-lieu de son canton, 11 km au nord d’Archiac, 14 km au sud-ouest de Jarnac, 17 km à l’est de Pons et 21 km au nord-ouest de Barbezieux.
Salles-d’Angles est située sur la D 731, route de Cognac à Bordeaux par Barbezieux, entre Cognac et Archiac, qui traverse la commune du nord au sud et passe au bourg.
La gare la plus proche est celle de Cognac, desservie par des TER à destination d’Angoulême, Saintes, Royan et La Rochelle avec correspondance à Angoulême pour Paris, Bordeaux, Poitiers et Limoges, et à Saintes pour Niort.
Hameaux et lieux-dits
Le village d’Angles est situé au sud de la commune. La route longeant le Né comporte aussi d’autres hameaux : les Lambert, le Maine Neuf, le château du Coureau, Mauriac, etc. Les autres hameaux de la commune sont Pruneau à l’ouest, les Egaux, Treillis au nord, etc. Le bourg est aggloméré d’autres hameaux : les Gaboriauds, chez Boureau, les Morfilles, les Vallades.
Histoire
Les fossés circulaires protohistoriques de Champ Commun et du Grand Peu de Sang, les divers vestiges de constructions gallo-romaines sur le plateau des Tubias et aux lieux-dits le Pont Neuf et la Guignère signent l’ancienneté de l’occupation. Le chemin Boisné, ancienne voie romaine de Saintes à Périgueux, limite la commune au nord sur 700 mètres.
Trois camps romains ou médiévaux étaient encore visibles au début du XXe siècle : le Cot de Reigner, le Chiron de Miot et le Terrier de Cot.
La commanderie d’Angles d’abord aux templiers avant d’être dévolue aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem date du XIIe siècle.
La seigneurie de Salles était ancienne. Ce fut d’abord une descendance des châtellenies de Cognac et de Merpins, fiefs des comtes d’Angoulême. Elle en fut détachée après la mort de Guy de Lusignan en 1309, le comté d’Angoumois revenant au royaume de France. Jeanne de Lusignan, gérant cette succession avec le roi de France et héritière de son frère Guy des terres de Salles et Genté, légua par testament la baronnie de Salles à son petit-fils Geoffroy de Mortemer (orthographié Mortimer en Angleterre).
Après le traité de Brétigny où l’Angoumois et la Saintonge au nord de la Charente ont été rétrocédés aux Anglais (qui possédaient déjà la Saintonge au sud du fleuve), Geoffroy de Mortimer dut rendre hommage en 1363 à Saintes au représentant du roi d’Angleterre pour ses terres de Salles et de Genté.
Le château de Salles a été détruit pendant la guerre de Cent Ans. En 1534, la dernière descendante des Mortimer épouse Louis de La Rochefoucauld, baron de Montendre, et c’est son fils, Gaston de La Rochefoucauld, qui aurait reconstruit le château entre 1586 et 1587.
Au XVIIe siècle, les terres de Salles et Genté passèrent ensuite par mariage au capitaine Alexandre de Galard de Béarn, comte de Brassac, lieutenant-colonel du régiment de Navarre. Pendant les troubles de la Fronde, le comte de Brassac seconda brillamment le comte d’Harcourt dans sa campagne contre le prince de Condé.
À la fin du XVIIe siècle, la terre de Salles fut acquise par Marie-Françoise de Rochechouart de Mortemart, dame de Tonnay-Charente, qui avait épousé Jean-Charles de Talleyrand-Périgord, prince de Chalais. La famille de Talleyrand conserva la possession des terres de Salles et de Genté jusqu’à la Révolution.
Le château comprenait, d’après un document de 1714, une maison de maître en mauvais état, un pavillon, un chai, une écurie et des toits, un jardin et deux pigeonniers. Le 22 ventôse an II il est réparti en six lots. Il n’en reste que le puits qui porte la date 1586 et ce que l’on appelle le « pavillon ».
Les premiers registres de l’état civil de Salles ne remontent qu’à 1701.
Les nombreux moulins sur le Né existent depuis fort longtemps puisque six sont notés sur la carte de Cassini.
Au début du XXe siècle, l’industrie étaient encore représentée par les quelques moulins et la distillerie de cognac Lamoureux.
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
- L’église paroissiale Saint-Maurice (Plan) date initialement du XIIIe siècle. Détruite pendant les guerres de religion, elle a été reconstruite en 1664 en style gothique, puis fortement restaurée au XIXe siècle. Elle est inscrite monument historique depuis 1991.
L’intérieur















L’église Saint-Maurice bâtie en style gothique alors que la majorité des églises charentaises sont entièrement romanes ou bien seulement agrandies à l’époque gothique, est l’une des plus imposantes du département. A Salles-d’Angles, de l’église romane d’origine, donnée en 1107 à l’abbaye d’Ebreuil puis rattaché au prieuré Saint-Léger de Cognac, il ne reste plus de trace. Celle-ci fut en effet remplacée au XIIIe siècle par une église gothique avant d’être en grande partie détruite pendant les guerres de Religion, puis restaurée an 1664. De nombreuses campagnes de restauration furent programmées au cours du XIXe siècle sous l’égide de l’architecte du département Edouard Warin. C’est à cette période que les voûtes furent reprises en brique. L’église est un vaste vaisseau unique d’une quarantaine de mètres de long précédé par un clocher-porche. Une chapelle prend place au nord de la troisième travée de nef. Les volumes dilatés de la nef et du choeur contrastent avec ceux plus compacts du clocher-porche. La massivité de l’enveloppe extérieure de l’église, scandée de nombreux contreforts, est compensée par le raffinement du traitement intérieur. L’ensemble de l’édifice est couvert de voûtes d’ogives qui prennent naissance sur des faisceaux de colonnettes. Toutes les travées, sans exception, sont percées au nord et au sud de longues fenêtres qui éclairent abondamment l’édifice. L’importance de baies, tant par leur nombre que par leur dimension, a permis la mise en place d’un vaste programme de vitraux figurés au XIXe siècle (excepté celui de l’oculus exécuté en 1947). L’édifice est en outre doté d’un remarquable ensemble mobilier de style néo-gothique ! autel en marbre, chemin de croix en terre cuite, composition en terre cuite de 38 personnages en pied abrités sous des niches trilobées. L’église est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1991 (à l’exception de la sacristie édifiée à l’extrémité orientale de l’édifice).
L’ancienne commanderie de Templiers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem date du XIIe siècle. Elle est située à Angles (Plan).
L’extérieur
L’intérieur




















La chapelle a été édifiée vers 1150 dans la vallée du Né qui forme la limite sud de la commune. L’édifice faisait partie d’un ensemble monastique composé d’une salle capitulaire, d’un logis pour le chef de la communauté, de dortoirs, d’une cuisine, d’un réfectoire, de communs, d’écuries et d’un cimetière. Seule subsiste la chapelle romane refaite vraisemblablement en 1525. Elle servit d’église paroissiale jusqu’en 1803. Cette commanderie appartenait aux Templiers, moines-soldats dont l’ordre fut créé en 1119 à Jérusalem. Ils avaient pour mission de protéger les pèlerins. En 1312 l’ordre des Templiers fut supprimé sur ordre du roi Philippe Le Bel. Leurs possessions furent alors transférées aux Hospitaliers, comme ce fut le cas pour la commanderie de Salles-d’Angles qui fut affiliée aux Hospitaliers de Beauvais-sur-Matha.
Le plan et l’aspect général de la chapelle appartiennent au modèle type de constructions de Templiers : simple plan rectangulaire, grande sobriété du décor et chevet plat percé de trois baies. Il se dégage de l’édifice une forte impression d’austérité. La façade, très dépouillée, est surmontée d’un clocher-mur ; aménagement très fréquent chez les Templiers. A l’intérieur, la voûte de pierre en berceau a disparu. Seule subsiste la moulure semi-torique qui supportait le départ de la voûte. La chapelle est actuellement couverte d’un plafond cintré en plâtre. Le chevet plat ets percé par un triplet de baies très ébrasées, dont la partie inférieure fut murée lors de l’adjonction de la sacristie à l’est. Cette disposition architecturale est caractéristique des constructions des Templiers et se retrouve également dans l’architecture cistercienne, elle aussi empreinte de simplicité et de fonctionnalité. Les vitraux ont été réalisés en 1934 par Henri Louis Gesta, peintre verrier à Toulouse. Ils figurent l’Assomption de la Vierge, saint Cybard et saint Groux. Au revers de la façade, prend place une tourelle d’escalier en vis, de plan polygonal, accessible par une porte à arc en anse de panier décoré d’un blason malheureusement mutilé. A mi-hauteur de cette tourelle d’escalier, on observe les vestiges d’une cheminée avec colonnettes. Le style architectural de ces aménagements permet de las dater du XVe siècle. Conçu en pleine guerre de Cents ans, l’escalier permettait peut-être l’accès à une chambre forte aménagée dans un but défensif au-dessus des voûtes.
- Le presbytère (Plan).
Proche de l’église, le presbytère de Salles d’Angles a été reconstruit au XVIIIe siècle. C’est un corps de bâtiment rectangulaire à deux niveaux recouvert d’une toiture à faible pente avec croupes. Seule la façade principale mérite que l’on s’y attarde un peu. La porte est au centre, cantonnée de pilastres sans décoration, couverte en arc segmentaire et surmontée d’un entablement mouluré. De part et d’autre se trouvent une travée de fausses baies puis deux travées d’ouvertures, toutes couvertes en arc segmentaire. Une plate-bande court au niveau de la séparation d’étage. Les chambranles sont en légère saillie sur le nu des trumeaux. Les appuis des baies sont saillants et moulurés.
Presbytère construit entre 1773 et 1789 pour l’abbé Vinconneau. La mairie et l’école ont été bâties sur une partie du terrain du presbytère. En 1837, des réparations sur devis de Pierre Couillaud, maçon, et François Dubreuil, charpentier de Salles, sont exécutées par Jean-Baptiste Train, maître charpentier à Cognac. En 1897, nouveau devis par Bodard. Travaux exécutés l’année suivante par Emile Roginsky, entrepreneur à Chaniers.
Patrimoine civil
- La mairie (Plan).
Mairie construite de 1866 à 1868 sur devis de Gabriel Warin, par Boisnier entrepreneur à Salles.
Heures d’ouverture | |
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Lundi | 14h00 à 19h00 |
Mardi | 14h00 à 19h00 |
Mercredi | 14h00 à 19h00 |
Jeudi | 14h00 à 19h00 |
Vendredi | 14h00 à 19h00 |
Site Web : http://sallesdangles.com |
- Le monument aux morts (Plan).
Erigé grâce à une souscription, le 29 août 1921 une convention est signée avec Gourdon, entrepreneur de marbrerie 33 rue Poussin à Paris, le socle est en granite de Bécon et la statue en marbre blanc, le 15 mars 1922 : procès-verbal de réception définitive.
Victimes de la Guerre 1914-1918 | |
1914 ACHARD Clodomir GUILLON Charles BOULINAUD Fernand COUSIN Eugène FOUILLE Julien DAGNAUD Auguste ROULIN Bernard RAGOT Albert GIRARDEAU Louis MARIAS Félicien COUSIN Edmond 1915 VOLLAUD Jean AUSSEL Pierre THOMAS Aminthe AUBINEAU Joseph GENTET Isidore REIGNIER Raoul 1916 BOUTIN Ernest BERNARD Gaëtan |
CHARRAUD Anjalbert JAMIN Alcide GIRAUD Lucien PETIT Auguste TABUTEAU Médéric GARNIER Robert 1917 BISSERIER André FONTANAUD Jean JEAN Léonce 1918-19 LIBOUROUX Charles DOUSSIN René GIRAUD Adrien TACHET Fernand AUDEBEAU Pierre THUBIN Georges PINARD Edmond GOY André VOLLAUD Émile AMBLARD Orynce |
Victimes de la Guerre 1939-1945 | |
NADAUD Henri BROSSARD Guy AUBINEAU Albert |
SARDAIN Pierre SIMONET René |
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- Cimetière (Plan).
Construit entre août 1860 et août 1862 par l’entrepreneur de salles, pierre Boisnier.
Croix de Cimetière.
Porte l’inscription : PLACEE ICI LE 7 JUIN 1895 EN PRESENCE DE MRS JEMAIRE MENARD A. LAMOUREUX CONSEILLERS P. ET E. LAMOUREUX CONCESSIONNAIRES DU TERRAIN.
- Cimetière d’Angles (Plan).
Cimetière de l’ancienne commune d’Angles. Le 3 septembre 1893, un devis est établi par l’architecte Isidore Brunetaud de Cognac. Le 22 décembre 1894, les travaux sont adjugés à l’entrepreneur Auvin aîné d’Angoulême. Dans ce cimetière, trois tombeaux sont signés Louis Rouhaud, rue Pavie à Cognac.
Croix de Cimetière.
- Justes parmi les Nations (Plan).
Honneur et reconnaissance de la commune à Joseph et Aneska STACKE déclarés « Justes parmi les Nations » le 9 mai 2013 pour avoir sauvé un couple juif et leurs deux enfants, pendant l’occupation Allemande de 1942 à 1945.
- Un pont du XVIe siècle (Plan), situé à Angles, possède deux arches plein cintre et porte un blason à croix de Malte renversée avec six molettes posées.
- Les moulins à eau et à vent (Plan).
- Moulin de Villars (Plan).
Moulin figurant sur la carte de Cassini, il pourrait donc dater de la 1ère moitié du XVIIIe siècle.
- Le lavoir au lieu-dit « chez Bourreau » (Plan).
- Le puits devant l’église (Plan).
- Le musée (Plan).
Notes et références
Le livre : ‘Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente’
Wikipedia Salles-d’Angles