A VOIR dans cette rue |
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Histoire : Jule Duret, notaire à Saintes, cessa d’exercer cette profession vers 1850. Suivant l’exemple de son beau-père, M. Lohmeyer, négociant en eaux-de-vie et armateur à Charente (ancien nom de Tonnay-Charente), il décida de devenir à son tour négociant en s’établissant à Cognac. Or, à l’époque, un certain nombre de propriétaires viticoles de la région avaient formé le projet d’une large association pour l’écoulement de leurs produits. Profitant des circonstances, Jules Duret posa les bases d’une association commerciale prenant en charge les intérêts des propriétaires viticoles de Charente et de Charente-Inférieure. C’est ainsi que le 9 avril 1853 fut constituée l’Association générale des propriétaires viticoles dont le siège était à Cognac, rue Bayard et rue de l’Association (maintenant rue Pascal-Combeau); par la suite, il était transféré rue de Cagouillet, près de la hauteur du Parc, où il resta jusqu’en 1896, année de la cession de la raison sociale Jules Duret et Cie à la maison Royer de Jarnac. Jules Duret, reprenant les relations commerciales de M. Lohmeyer au profit de l’Association, était administrateur-gérant. Cette association fondée pour 25 ans pouvait être reconduite si telle était la volonté des actionnaires. Le fils de Jules Duret, Théodore, est né à Saintes le 20 janvier 1838. De bonne heure, il est intégré à la direction de Jules Duret et Cie et chargé de tournées de démarchages à travers l’Europe. C’est ainsi qu’en 1863 il est cité comme gérant de la maison de Londres. Son séjour dans la capitale britannique marque une étape décisive dans la vie du jeune Théodore. Il y fait ses débuts de journaliste en envoyant une série de huit comptes rendus au journal saintais l’Indépendant de la Charente-Inférieure; il traite, en particulier, des bienfaits du libre échange si important pour le négoce des eaux-de-vie de Cognac. En 1863, il publie des lettres politiques sur les « Élections » et fonde en 1868 la Tribune française, hebdomadaire littéraire républicain auquel collabore un autre Charentais, Eugène Pelletan, ainsi qu’Émile Zola et Jules Ferry. Mais à Londres également il a rencontré un ami de son père, grand amateur de peinture. C’est avec lui qu’il a visité la section des Beaux-Arts de l’Exposition universelle de 1862 à laquelle il a consacré l’un de ses comptes rendus. Partageant les préjugés de son temps, son admiration va alors à Meissonier alors qu’il néglige l’oeuvre de Gustave Courbet. Il fait justement la connaissance de ce dernier, peu après, chez son cousin, Étienne Baudry, au château de Rochemont près de Saintes. Théodore Duret a la révélation de la peinture réaliste du maître d’Ornans. Cela lui permet, par la suite, d’apprécier les grands créateurs de son temps, à commencer par Édouard Manet, avec qui il est lié d’amitié, tous les impressionnistes, Cézanne, Van Gogh, Toulouse-Lautrec, l’Américain Whistler. Il a été l’un de leurs premiers ardents défenseurs et collectionneurs. Devenu un éminent critique d’art, il leur a consacré plusieurs ouvrages et de très nombreux articles de 1867 à 1924. Possédant une fortune personnelle venant de sa mère, Théodore Duret a alors cessé de travailler pour la maison de négoce d’eaux-de-vie de Cognac afin de pouvoir voyager pour son seul agrément et s’installer à Paris, centre de la vie artistique et littéraire. Mais en 1878 son père étant très âgé et son demi-frère, Emmanuel, encore trop jeune pour gérer la maison Jules Duret et Cie, Théodore est obligé de les seconder et de faire de longs séjours à Cognac jusqu’en 1896. C’est ainsi qu’en 1885 il y reçoit la visite d’Émile Zola. Pour essayer de renflouer la maison, il a vendu une grande partie de sa collection de peinture en 1894. Malgré cela, deux ans plus tard, Jules Duret et Cie doit être cédé à la famille Royer de Jarnac. Le grand historien d’art, écrivain politique, collectionneur et généreux bienfaiteur du musée du Petit-Palais que fut Jules Duret est mort à Paris le 16 janvier 1927. La rue Duret à Cognac rappelle à la fois son souvenir et celui de la maison de négoce d’eaux-de-vie de Cognac à laquelle son père avait donné son nom. Référence : Livre ‘Les rues de Cognac’ tome 1 page 76 |
MAISON (N° 6)


Epoque : 4ème quart XIXe siècle
Année de construction : 1892
Adresse : 6, rue Duret
ENSEMBLE DE TROIS MAISONS (N° 1 à 5)
