Saint-Simon

Saint-Simon est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).

Ses habitants sont les Saint-Simoniens et les Saint-Simoniennes, ou les Saint-Simonais et les Saint-Simonaises.

C’était la pépinière où se recrutaient la plupart des matelots du fleuve Charente. On y rencontrait des charpentiers constructeurs de gabares.

Localisation


Saint-Simon est située à 6 km au nord et en aval de Châteauneuf-sur-Charente et 18 km à l’ouest d’Angoulême, sur la rive droite de la Charente.

À 1,5 km de Vibrac, Saint-Simon qui s’appelait autrefois Saint-Sigismond, échelonne ses maisons le long du fleuve. Son bourg est aussi à 8 km à l’est et en amont de Jarnac et 20 km à l’est de Cognac.

La route principale de la commune est la D 22, route de Châteauneuf à Bassac et Jarnac par la rive droite. La D.155 franchit le fleuve à l’ouest de la commune, en direction de Saint-Amant-de-Graves et Saint-Même-les-Carrières.

La gare la plus proche est celle de Châteauneuf, desservie par des TER à destination d’Angoulême, Cognac, Saintes et Royan.

Hameaux et lieux-dits


Un gros hameau de la commune, Juac, est situé également sur la rive droite de la Charente, à l’ouest du bourg, en direction de Bassac.

L’Épineuil, est un petit hameau touchant Juac, près de la Guirlande.

Hameaux de Saint-Simon
Hameaux de Saint-Simon

LES HAMEAUX DE SAINT-SIMON

Haute Moure
Île Vigier
Juac
L’Écluse de Juac
L’Épineuil

Histoire


L’Antiquité a laissé quelques vestiges. À Juac, un vieux gué faisait peut-être partie d’un chemin antique nord-sud. Près de ce gué, une épée de la fin du second âge du fer (rare exemple d’épée de cette époque) a été trouvée. Sur les rives de la Guirlande, des monnaies de Dioclétien ont été mises au jour.

Le logis seigneurial de Saint-Simon était à l’entrée du bourg, venant de Vibrac, à l’endroit appelé Hautemoure. Cette seigneurie, après avoir appartenu pendant le XVIe siècle et le commencement du XVIIe siècle à la famille de Montalembert, fut cédée, le 17 mai 1628, par Jean et Guy de Montalembert à un échevin de la ville d’Angoulême, Jean Thomas. Les héritiers de ce dernier vendirent à Jean-Louis Le Musnier, sieur de Moulidars, le fief de Saint-Simon, qui fut acquis en 1707, par Pierre Navarre, sieur du Cluzeau, conseiller à la Maison de ville d’Angoulême. La famille Navarre posséda Hautemoure pendant la plus grande partie du XVIIe siècle, et le fief fut aboli à la Révolution. Aujourd’hui le domaine est morcelé et appartient à divers propriétaires.

Entre le bourg et le village de Juac, s’élevait le logis de la Rocque, ancienne métairie noble du fief d’Hautemoure. Il fut rasé au début du XIXe siècle et remplacé par une maison bourgeoise et de vastes magasins. Ce logis acquis au XVIe siècle par François Le Musnier, sieur de Lartige et de Rouffignac, fut cédé à François Aigron, sieur de Combizan, qui fut lieutenant-général à Cognac et vice-sénéchal d’Angoumois, Aunis et Saintonge. Son fils le vendit à Pierre Rambaud, sieur de Mareuil, conseiller du roi.

Cette famille Rambaud, très anciennement établie à Châteauneuf, s’était enrichie par le négoce. Elle conserva la Rocque jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle, par le mariage de Marie Mauricette Rambaud avec Philippe Marett, de Cognac, la Rocque devint la possession de ce dernier, qui fit abattre le logis.

La famille Rambaud de La Rocque a été représentée par Marcel Rambaud de La Rocque, conseiller général du canton de Jarnac au début du XXe siècle, dont le père a été longtemps le président de l’assemblée départementale.

Les plus anciens registres paroissiaux remontent seulement à 1705.

L’ancien port de gabares était situé sur la Charente.

Lieux et monuments


Patrimoine religieux

 
  • L’église paroissiale Saint-Sigismond (Plan) : cette petite église, du style roman de transition le plus pur, paraît, d’après son architecture, appartenir à deux campagnes différentes, mais presque de la même époque: la nef, de la fin du XIIe siècle ; la coupole et le chevet, du commencement du XIIIe siècle. Autrefois cette coupole était surmontée d’une tour carrée, dont il ne reste plus qu’un côté, aménagé en campanile à deux ouvertures, dont l’une renferme la cloche. Les quatre groupes de colonnes qui portent la coupole appartiennent à un édifice plus ancien. Elle est classée monument historique depuis 1974.
Saint-Simon - L'église Saint-Sigismond (18 août 2016)
Saint-Simon – L’église Saint-Sigismond (18 août 2016)
Saint-Simon - L'église Saint-Sigismond (18 août 2016)
Saint-Simon – L’église Saint-Sigismond (18 août 2016)

L’intérieur

L’église romane de Saint-Simon est placée sous le vocable de Saint-Sigismond. Dans la première du XIIe siècle, on commença à bâtir une église qui devait comporter, entre choeur et nef, un clocher quadrangulaire supporté par une belle coupole sur pendentifs et un système de faisceaux de colonnes aux chapiteaux sculptés de thèmes végétaux. Le carré sous clocher, toujours debout, est sans doute avec le clocher, lui-même aujourd’hui disparu, le seul élément de ce projet qui ait été réalisé.

Dans les dernières décennies du XIIe siècle, un programme architectural peu soucieux d’effets décoratifs compléta le carré sous clocher, à l’est d’un choeur à chevet plat, et à l’ouest par une nef de deux travées.

A la fin du Moyen-Age, conséquences des guerres de Cent Ans, le chevet fut surélevé pour aménager une sorte de chemin de ronde, avec un accès au sud par un escalier en vis dans une tourelle carrée. Le clocher-mur semble plus récent, peut-être du XVIIe siècle. L’église fut mise en état dans la seconde partie du XIXe siècle, dont la réfection du sol en 1896. La sacristie pourrait dater de la même époque. L’église Saint-Sigismond possédait un maître-autel du XVIIIe siècle en bois doré, détérioré par les termites et démoli en 1960. On remarquera, au fond du choeur, un vitrail récent représentant le saint patron de l’église. Suspendu à la voûte, un bateau-mixte (voile et vapeur), ex-voto attribué à un ancien marin et charpentier de gabares gommé Baratte, artisan local du milieu du siècle dernier.

L’église Saint-Sigismond de Saint-Simon a été classée parmi les Monuments Historiques le 15 mai 1974.

  • Le portail du cimetière (1855) (Plan) et quatre tombeaux du XIXe siècle sont inscrits à l’inventaire topographique des monuments historiques.
  • Saint-Simon - Le portail du cimetière (8 septembre 2016)
    Saint-Simon – Le portail du cimetière (8 septembre 2016)

    Saint-Simon – La porte et enseigne de Calfat

    Le calfat était l’artisan qui remplissait d’étoupe, à force, les fentes et les interstices de la coque des bateaux, avant de recouvrir de poix, de résine et de goudron afin de les rendre imperméables. Ses principaux outils, maillet et calfait (ciseau) employés pour cette opération, sont représentés sous le nom de l’artisan : I. CHAUVIN. Ils prennent valeur de symbole et de savoir-faire. On remarquera les cordages et les traces rouges d’oxyde de fer employé sur le chantier.

    Saint-Simon - La porte et enseigne de calfat (XVIIe siècle) (8 septembre 2016)
    Saint-Simon – La porte et enseigne de calfat (XVIIe siècle) (8 septembre 2016)

    Saint-Simon – L’enseigne de Jean Brian

    Cette enseigne de Jean BRIAN, charpentier de gabares en 1774, retrouvée en 1989, représente un calfat au travail. Elle illustre et confirme la continuité du savoir-faire des charpentiers de gabares à Saint-Simon au XVIIIe siècle. Un doute subsiste quant à l’époque de sculpture du personnage, naïvement représenté. Coiffure et habit peuvent faire penser à une assez grande antériorité, la pierre ayant pu être réutilisée en 1774. A gauche, en arrière-plan, une meule de chantier.

    Saint-Simon - L'enseigne de Jean Brian (8 septembre 2016)
    Saint-Simon – L’enseigne de Jean Brian (8 septembre 2016)

    Saint-Simon – Le cimetière

    Primitivement situé devant l’église, il fut installé à cet endroit, à la limite du bourg, en 1855. Sur plusieurs tombes, des XIXe et XXe siècles (même de 1980), sont gravées des ancres de bateaux de gabarriers. Bien que sans rapport apparent avec la batellerie, on notera plusieurs représentations humaines sur des tombes d’enfants, uns survivance celtique entre 1864 et 1867 !

    Saint-Simon - Trace des Gabariers au cimetière (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Trace des Gabariers au cimetière (21 septembre 2016)
    Saint-Simon - Trace des Gabariers au cimetière (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Trace des Gabariers au cimetière (21 septembre 2016)
    Saint-Simon - Trace des Gabariers au cimetière (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Trace des Gabariers au cimetière (21 septembre 2016)

    Saint-Simon – Le mur des Gabariers

    Mis à jour fortuitement en février 1990, ce mur présente un ensemble exceptionnel de graffiti datant vraisemblablement des XVIIIe et XIXe siècles, témoignage remarquable de la présence des gabariers sur le fleuve Charente.

    Ces graffiti sont de plusieurs types :

    • gabares (voile déployée ou roulée, gabare halée, mât couché…),
    • vaisseaux de haute mer avec ou sans canons,
    • ancres, bouées, dessins techniques, … etc.

    En aval, la guirlande, petit cours d’eau intermittent, limite géographique entre les anciennes provinces de Saintonge et d’Angoumois, se jette dans la Charente avant le Pas du Loup, utilisé depuis des temps immémoriaux pour le passage d’une rive à l’autre.

    Saint-Simon - Trace des Gabariers sur un mur (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Trace des Gabariers sur un mur (21 septembre 2016)

    Saint-Simon – Le mât de Gabare

    Cet authentique mât de gabare, généralement en bois de sapin et d’une longueur de 10 à 15 m, est utilisé aujourd’hui comme bois de charpente.

    Saint-Simon - Un mât de gabare (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Un mât de gabare (21 septembre 2016)

    Patrimoine civil

     

    Mai 1881 : description des ouvrages par Louis Aunis. 8 septembre 1882, adjudication des travaux à Jean Jarjaval de Courbillac. 22 décembre 1884 : procès-verbal de réception définitive des travaux. 1888, 1889, 1890 : travaux supplémentaires. 14 septembre 1884 : mandat de paiement pour Jean Gourdin demeurant à Mayet (Sarthe) pour une horloge. 1892 : mandats de paiement pour Pierre Désir, maçon, et François Dalidet, charpentier, pour l’achèvement des préaux de l’école.

    Saint-Simon – La Mairie (24 mai 2023)
    Saint-Simon – La Mairie (24 mai 2023)

    Heures d’ouverture

    Mardi9h00 à 12h00
    Vendredi9h00 à 12h00
    Informations sur la Mairie
     
    • Le monument aux morts (Plan).

    Monument commémoratif de la guerre de 1914, 1918.

    Saint-Simon – Le monument aux morts (24 mai 2023)
    Saint-Simon – Le monument aux morts (24 mai 2023)
    Victimes de la Guerre 1914-1918
    MALAQUIS Jean-Pierre
    BAYLET Gabriel
    LABROUSSE Pierre
    BLAIS Louis
    LESAGE François
    DELAGE Jean
    MESNARD Jean
    GARNIER Alexandre
    MOREAU Georges
    COUPAUD Félix
    COUPEAUD France Léon
    BESSE Léopold
     
    • Cimetière (Plan),

    17 avril 1853 : le conseil municipal vote l’acquisition de terrains pour établir le cimetière. 1854 : adjudication des travaux de clôture au sieur Geay. 28 mars 1855 : premières inhumations.

    Saint-Simon - L'entrée du cimetière (22 juin 2020)
    Saint-Simon – L’entrée du cimetière (22 juin 2020)
     
    • Le musée des gabariers de Saint-Simon (Plan), impasse de la Forge, ainsi que diverses traces de l’existence des gabariers, disséminées au long d’un parcours de découverte à travers le village.
    Saint-Simon - Le musée (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Le musée (21 septembre 2016)
    Saint-Simon - Le musée (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Le musée (21 septembre 2016)
    Saint-Simon - Le musée (21 septembre 2016)
    Saint-Simon – Le musée (21 septembre 2016)
     
    • Les quais de la Charente (Plan).
    Saint-Simon - Le quai (26 mars 2017)
    Saint-Simon – Le quai (26 mars 2017)
    Saint-Simon - Le quai (26 mars 2017)
    Saint-Simon – Le quai (26 mars 2017)
     
    • La maisonnette de gabariers (Plan).
    Saint-Simon - Une maisonnette de gabarrier (18 août 2016)
    Saint-Simon – Une maisonnette de gabarrier (18 août 2016)
    Saint-Simon - Une maison de gabarrier (24 mai 2023)
    Saint-Simon – Une maison de gabarrier (24 mai 2023)

    Les chantiers de gabares employaient de 15 à 20 charpentiers-calfats. Il existe encore deux maisonnettes, dont celle-ci.

    A l’origine, les chantiers de gabares étaient installés sur cette rive. En 1830, le Maître-charpentier Tondu s’installe sur la rive opposée pour construire des gabares plus grandes et d’un type nouveau.

    Ces chantiers, dont il subsiste encore deux maisonnettes que l’on voit en face, employaient de 15 à 20 charpentiers-calfats. La construction d’une gabare neuve nécessitait de 12 à 14 000 heures de travail et 80 m3 de bois, généralement de chêne et de sapin.

    Les gabares étaient à fond plat, avec un tirant d’eau limité à 2 m. Elles avaient près de 30 m de long et jaugeaient de 100 à 200 tonnes. On construisait aussi des allèges (30 à 40 tonnes), des galiots (10 tonnes) pour la Haute Charente, et des gabarottes pour la pêche.

    Saint-Simon, mêlant harmonieusement gens de la terre et gens de l’eau, vivait au rythme du fleuve, avec ses paysans menant les bêtes à l’abreuvoir, ses lavandières, ses pêcheurs, les gabariers de passage, scieurs de long, charpentiers-calfats, menuisiers, forgerons…, le tintamarre omniprésent et familier des battoirs, scies, maillets, marteaux…, la brouhaha des conversations…, l’odeur des copeaux, fumée, coaltard, résine…, et la rivière sillonnée de bateaux et traversée incessamment d’un bord à l’autre .

    En 1926, le dernier chantier cessa toute activité.

     
    • L’Épineuil (Plan).
       
    Saint-Simon - L'Epineuil (5 mai 2018)
    Saint-Simon – L’Epineuil (5 mai 2018)

    Le logis est situé à l’extrémité de l’ancienne paroisse de Saint-Simon près de la Charente et sur le bord de la Guirlande. Son nom apparaît pour la première fois le 4 juillet 1470 dans un dénombrement d’Anqueville rendu à la comtesse d’Angoulême, par Pierre Giraud. Au XVIIe siècle et dans la première moitié du XVIIIe siècle, il est entre les mains de la famille Dexmier de Belair. Le 30 décembre 1748, Marc Dexmier, sieur de Gaubraud, Marie Anne Dexmier son épouse, Samuel Guérin, sieur de Bourgneuf, Jeanne Dexmier, son épouse, et Louise Dexmier, héritiers de maître Louis Dexmier de Belair, conseiller du roi, décédé le 14 octobre 1747, vendent l’Épineuil à maître Louis Rambaud, sieur de Mareuil et à Marie Mauricette Bouillon, son épouse. En 1783, Catherine Rambaud épouse Augustin François Moizan, bourgeois de Sireuil et lui apporte l’Épineuil. Leur fils, Louis Moizan, marié à Marie Geneviève Fé de Barqueville, fait remplacer l’ancien logis au début du XIXe siècle par l’actuelle maison bourgeoise. Il décède en 1854, sans enfants. De l’ancien logis, subsiste une fuie carrée avec petites fenêtres et acrotères, vraisemblablement du XVIIe siècle.

    Notes et références


    Le livre : ‘Châteaux, logis et demeures de la Charente’
    Wikipedia Saint-Simon

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