Matha est une commune du sud-ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).
Ses habitants sont appelés les Mathaliens et les Mathaliennes.
Localisation
La route nationale 139, reliant La Rochelle à Périgueux et déclassée en RD 939, traverse la commune.
Hameaux et lieux-dits
Histoire
Antiquité tardive
Les Wisigoths se sont installés dans la région de Matha, comme en témoigne la toponymie de Gourvillette, le « village des Goths ». Ils sont chassés par les Francs au début du vie siècle et Matha devient un centre de diffusion du christianisme.
Moyen Âge
C’est en 866 qu’un château est édifié par Wulgrin, le comte d’Angoulême, pour arrêter les Vikings.
En 1242, Isabelle Taillefer, après avoir été reine d’Angleterre pendant son premier mariage, épouse Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et comte d’Angoulême, et l’entraîne dans une révolte contre la royauté capétienne.
Elle donne Matha à son fils de première noce, Henry III, le roi d’Angleterre qui débarque à Royan le 13 mai 1242. Louis IX, futur Saint Louis, arrive en juin 1242 à Matha dont le château appartenait à Foulques II de Matha, vassal des comtes d’Angoulême. Les défenseurs du château se rendirent presque sans combattre dès juillet 1242, juste avant la bataille de Taillebourg. Ce château aurait été situé près de l’église Saint-Hérie.
Pendant la guerre de Cent Ans, comme tous les fiefs de cette région, Matha passe à plusieurs reprises des mains des Français à celles des Anglais. Les seigneurs de Matha restent prospères et détenteurs des droits de haute et basse justice. Puis la seigneurie passe dans la famille des Montberon.
À nos jours
En 1649, Louis XIV donna l’ordre de saisir les terres de Charles de Bourdeilles, comte de Matha, car c’était un des chefs de la Fronde.
Un hospice important se trouvait à côté de l’église à Marestay et permettait aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle de s’y arrêter.
Saint-Hérie et Marestay formaient autrefois des communes indépendantes. L’état des paroisses de 1686 nous dit que le comte de Bourdeilhe est le seigneur de la paroisse de Saint-Herie de 161 feux et de celle de Marestay de 178 feux qui produisent de la vigne et du blé.
Le 6 mai 1818, par ordonnance royale, Saint-Hérie est réunie à Matha.
La rivière a permis la présence de plusieurs moulins, de six chapeliers et du rouissage du chanvre.
La viticulture a toujours été présente à Matha, malgré l’épidémie du phylloxéra qui a détruit le vignoble à la fin du XIXe siècle et qui a provoqué une période de grande misère. Au XIXe siècle, le chanvre était la 2e culture, l’élevage et la polyculture se sont développés, avec création d’une laiterie à Matha, transférée à Surgères au début des années 1980.
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
La ville dispose de trois édifices religieux dignes d’intérêt autant pour leur architecture que pour leur riche histoire.
Les églises catholiques
- L’église Sainte-Hérie (Plan).







Cette église fut donnée au XIe siècle à l’abbaye de Saint-Jean d’Angely.
D’un développement exceptionnel, elle possédait une triple nef romane de six travées, qui fut terriblement mutilée au cours des guerres de religion, et bien médiocrement réparée ensuite.
Il en subsiste la façade et le mur sud. Celui-ci est percé de six fenêtres aux cintres ornés de motifs variés.
La façade tripartite à deux niveaux est ornée d’amples voussures sculptées, claveau par claveau, de palmettes, rinceaux, dragons et griffons.
Au rez-de-chaussée, le décor est gras et abondant. Il est fait de motifs géométriques plus secs à l’étage. Les arcades latérales de cet étage abritent, à gauche, les restes d’un cavalier monumental, et à droite, une haute figure féminine.
Le choeur a été remplacé dans la deuxième moitié du XIIIe siècle par une abside gothique rayonnante, ce qui est rare en Saintonge. On y pressent l’influence de la grande abbatiale gothique de Saint-Jean d’Angély dont il subsiste encore deux arcs-boutants.
Les vitraux du chœur, réalisés par Gérard Lardeur, maître verrier, en 2002.












- L’église Saint-Pierre de Marestay (Plan).
L’église Saint-Pierre de Marestay est également romane du XIIe siècle. De cet édifice ne subsistent que le chœur, transept et le premier étage du clocher. À l’intérieur elle conserve des fresques gothiques. La coupole sur pendentifs du chœur est le résultat d’une réfection maladroite au cours des siècles. À l’origine, elle était sur trompes.










A la fin du XIe, l’abbaye de Marestay passe aux mains de l’abbaye de Saint-jean d’Angély. Les bénédictins s’y installent au XIIe siècle.
Du plan d’origine avec une nef à bas-côtés ne subsistent que le choeur et le transept. La nef a été détruite au cours des guerres de religion.
Des murs modernes ferment la croisée du transept et obturent les arcades des collatéraux, au niveau des croisillons.
Le carré du transept – avec ses chapiteaux sculptés – est couvert d’une coupole sur pendentifs. Une voûte brisée recouvre le choeur et les bras de transept, un cul-de-four les absidioles des croisillons.
Le riche décor sculpté du chevet – parmi les plus beaux de la Saintonge – a dû être achevé vers 1150. Le chevet est percé de 5 fenêtres à doubles voussures. L’une repose sur des colonnettes, l’extrados sur des colonnes descendant jusqu’au sol le long des contreforts-colonnes.
Les rinceaux de feuilles d’acanthes, les têtes et les animaux de la fenêtre axiale évoquent l’art de la ciselure d’AULNAY.
Il ne reste du clocher que sa base carrée.




















Le temple protestant
- Le temple protestant (Plan).
Le temple protestant incorpore dans sa structure les vestiges d’une chapelle romane dont l’origine est inconnue à ce jour. Il s’agit cependant d’un édifice reconstruit dans le premier tiers du XIXe siècle comme la plupart des églises réformées du département de Charente-Maritime. Son style architectural remarquablement dépouillé le classe dans la première période de la reconstruction des temples réformés autorisée par Napoléon 1er. Il date des débuts de la période de la Restauration en raison de son style et de son bâti qui évoquent volontairement les anciennes granges où se rassemblaient les protestants lors de la grande époque de la persécution après la Révocation de l’édit de Nantes en 1685.
- L’église évangélique (Plan).
Patrimoine civil
- La mairie (Plan).
Heures d’ouverture | ||
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Lundi | 8h30 à 12h00 | 13h30 à 17h30 |
Mardi | 8h30 à 12h00 | 13h30 à 17h30 |
Mercredi | 8h30 à 12h00 | 13h30 à 17h30 |
Vendredi | 8h30 à 12h00 | 13h30 à 17h00 |
Samedi | 9h00 à 12h00 | |
Site de la Mairie |
LISTE DES MAIRES DE MATHA
Jean-Delisle COYRARD | 5 mai 1895 – 30 mai 1896 |
Augustin GARGOULLEAU | 31 mai 1896 – 8 avril 1898 |
Paul MONMOINE | 26 juin 1898 – 19 mai 1935 |
Maxime BOURDEAU | 20 mai 1935 – 27 décembre 1937 |
Ernest GENTY | 6 février 1938 – 6 septembre 1944 |
Daniel BONNAUD | 7 septembre 1944 – 18 mai 1945 |
Benjamin COYAULT | 19 mai 1945 – 11 janvier 1952 |
André BRUGEROLLE | 11 janvier 1952 – 21 mai 1979 |
Claude BINAUD | 21 mai 1979 – 4 avril 2014 |
Wilfrid Hairie | 4 avril 2014 – en cours |
- Le monument aux morts (Plan).
Monument commémoratif de la guerre de 1914, 1918.
Victimes de la Guerre 1914-1918 | |
M. BOUREAUD Sous-Lieutenant J. AUDUPEAU Premier Maître M. BOISGARD Sous-Officier E. CHANTREAU Capitaine P. DESFOUGERES Caporal C. PICOT Caporal C. ANTIER D. ARD P. ARDOUIN A. AUDET C. BAILLARGEON P. BESSE F. BIETRY D. BLANCHON A. BONNAUD L. BOUHET M. BOUQUET A. CAILLEBAULT E. CHAIGNEAU P. COMPAGNON A. DAMPURE A. ATTREL Adjudant F. DESPUJOLS Sous-Officier M. GILBERT Caporal E. GIRAUD Caporal M. DEMERE C. DUBAUD T. DUBAUD V. EUGENE A. GIBAUD E. GIBAUD C. CRENE |
E. GUILBERT L. GUIONNET M. HEPAUD G. ITIER E. JOBET M. JOILLET P. LORIOUX N. MARTINAUD P. MARBEOUF A. MAYET J. MOMMOINE H. PENTECOTE Sous-Officier J. GALLIOT Sous-Officier W. JEAN Caporal L. POIRIER Caporal J. MERCIER A. MIGAUD L. MONTILLE E. OLLIVIER J. OLLIVIER G. PRUDHOMME G. RADOUX L. RADOUX R. RADOUX F. REGEAUD A. ROY R. RULLIER R. RULLIER A. SAUVION H. SAVARIT D. TEXIER |
Victimes de la Guerre 1939-1945 | |
Pierre COUTIN Marc LARUE Raymond NOËL Jean ROBIN Henri SAVARIT René VERNOUX Martyrs de la Résistance A. BLATEAU R. PELEAU Disparu en déportation A. POUVREAU |
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Victimes de la Guerre Indochine (46-54) | |
Jacques GRATIOT | |
Victimes de la Guerre AFN-Algérie (54-62) | |
René FAURE | Alain PARNAUD |
- Cimetière (Plan),
photos à effectuer
Croix de Cimetière.
- La ville est connue pour son château Renaissance, le Château de Matha (Plan), dont seul subsiste le châtelet d’entrée (XVIe siècle) situé dans le parc. Le chemin de ronde et la charpente ont été reconstruits au XIXe siècle. Propriété de la commune, il est classé monument historique en 1952.
Tours d’inspiration renaissance construites au XVIème siècle, seuls vestiges d’un important château datant du Moyen âge, édifié sur une « motte féodale » en bordure de la rivière « Antenne ».
La construction ds tours a été réalisée entre 1582 et 1587 à l’initiative de Jacquette de Montbron, veuve du baron de Bourdeille seigneur de Matha.
Jacquette de Montbron, femme de lettres, architecte, sculpteur, « une des plus belles dames de France de son temps », fut aussi dame du Palais auprès de Catherine de Médicis à la cour de Fontainebleau…
Les tours du château de Mathe trahissent l’influence de Sebastiano Serlio, architecte consulté par François Ier pour le château de Fontainebleau, auteur de traités d’architectures considérés comme les bases des constructions de la Renaissance. On retrouve ici le goût pour l’aménagement des façades et le décor à l’italienne.
Mais le château de Matha perpétue aussi la tradition de l’architecture française. La robustesse du pavillon, la hauteur des toitures, la verticalité des façades et la présence du chemin de ronde renvoient en effet à l’imagerie du château français toujours appréciée des commanditaires de cette époque pour son aspect massif, défensif et de ce fait dissuasif.
Le pavillon qui seul subsiste de nos jours est une tour carrée de trois étages à cheval sur un vaste porche surbaissé ; il est flanqué d’une deuxième tour carrée plus petite qui servait de passage avec le château et aussi d’escalier pour atteindre les étages. Les fenêtres sont ornées de frontons semi-circulaires aux deux premiers étages avec des niches qui encadrent ces fenêtres ; à l’époque renaissance, ces niches pouvaient recevoir les statues des dieux que l’on voulait honorer ou les bustes des propriétaires du château. Les tours sont couronnées de créneaux et de mâchicoulis, surmontées d’un haut comble.
Le château, propriété de la commune depuis 1961, a été restauré dans les années 1970. A l’intérieur la plaque du foyer de la cheminée date d’avant la révolution, comme en témoignent les 2 pattes de griffon, représentées sur le blason de la famille de Bourdeille, que l’on retrouve aussi sur les armes de la ville de Matha.
- Le pigeonnier de Geffrou du XVIIe siècle (Plan).
- Le marché (Plan).
- Cognac Brugerolle (Plan).
Distillerie créée par Léopold Brugerolle en 1898 ; un magasin est agrandi en 1904, un atelier de distillation édifié en 1906. En 1941, une partie des bâtiments est reconstruite après un incendie. La société anonyme de distillerie de Matha Brugerolle Léopold est créée en 1947. Depuis les années 1970 ne s’y effectuent plus que les assemblages et la mise en bouteilles du cognac ; les alambics sont cependant restés sur place dans l’ancienne distillerie. En 1987, l’entreprise, jusqu’alors dirigée par François Brugerolle, est achetée par la CCG, société installée à Cognac qui s’est spécialisée dans le rachat de petites et moyennes entreprises de cognac depuis les années 1970. Une chaîne de mise en bouteilles automatique est installée en 1989. Elle comprend deux groupes d’une capacité de 1000 bouteilles à l’heure et un autre de 2400 ; la production peut ainsi atteindre 30 000 bouteilles par jour (12 000 étant le nombre moyen) . Les bouteilles conditionnées en carton sont ensuite expédiées par camion. En volume, 55 % de la production est vendue en France et dans les pays limitrophes, le reste l’étant en Orient et aux Etats-Unis.Dans la distillerie sont encore en place trois alambics de 6 hl et un plus récent de 13 hl. Dans le chai d’assemblage, des cuves en inox ont remplacé les anciennes en bois, vers 1990.Dans les années 1960, 50 employés ; en 1997, environ 20 personnes.
- Le cadran solaire (Plan).
- Le puits à côté du château (Plan).
- Un puits (Plan).
Notes et références