Javrezac est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
Ses habitants sont les Javrezacais et les Javrezacaises.
Son vignoble est situé en appellation cognac, cru des Borderies.
Localisation
Javrezac est une commune de l’ouest du département de la Charente, en limite ouest de la commune de Cognac et faisant partie de son agglomération, est située sur la rive droite de la Charente, juste en aval de Cognac sur les rives de l’Antenne.
Javrezac est aussi à 22 km de Saintes et 41 km d’Angoulême.
Javrezac est à la sortie ouest de Cognac sur la route nationale 141, maillon de la route Centre-Europe Atlantique, entre Angoulême et Saintes, traversée par les routes départementales 945 (l’ancienne N 141) et 79. La déviation de Cognac a soulagé le bourg du trafic
La gare la plus proche est celle de Cognac, desservie par des TER à destination d’Angoulême, Saintes et Royan avec correspondance à Angoulême pour Paris, Bordeaux, Poitiers et Limoges, et à Saintes pour La Rochelle et Niort.
Hameaux et lieux-dits
La commune compte quelques hameaux ou quartiers : Gâte-Chien et le Buisson au sud, les Angeliers le long de l’Antenne en amont du bourg, le Bouquet sur la route de Louzac, Galienne et l’Essart au nord.
LES HAMEAUX DE JAVREZAC | |
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Bel-Air Chèvre Nègre Galienne Gâte-Chien L’Essart Le Bouquet Le Buisson Le Petit Angelier | Le Petit Essart Les Angeliers Montsanson (Sommet montagneux) Port Saint-Auzanie Roumillac Taveau Vieux Fléac |
Histoire
Antiquité et Moyen Âge
Les abris sous roches de la rive droite de l’Antenne entre Javrezac et les Angeliers ont été occupés depuis le Néolithique.
Les moulins de Javrezac sont l’objet de transactions entre les templiers de Châteaubernard, l’abbaye de Fontdouce les meuniers et consorts en 1220.
Le fief de Javrezac appartenait aux Bernard de Javrezac auxquels ont succédé les Céris alors que les fiefs d’Angeliers et de Monsauson étaient aux Pons de la Gourgue qui les vendirent aux Brémond d’Ars au XVIIe siècle. Le chapitre de la cathédrale Saint-Pierre de Saintes était seigneur de Javrezac et les dîmes étaient au treize.
Du XVIe siècle à nos jours
Un document de 1537 nous montre Javrezac avec ses moulins (il n’est pas précisé s’il s’agit de deux bâtiments ou d’un moulin noir et un moulin blanc dans le même lieu) situés en aval d’Angeliers, munis de chaussées sur les deux rives de l’Antenne en indivision entre l’abbaye de Fontdouce et le commandeur de Châteaubernard. Sont notés forêts, maisons, jardins, et les vignes de plusieurs propriétaires. Le port de Javrezac y est noté ainsi que la voie allant de ce port à Saint-Laurent-de-Cognac.
Au XVe siècle, au « pérat » d’Angelier, à Javrezac, on traversait l’Antenne sur des « planches » que l’on enlevait en cas de crue, à l’exception d’une seule, d’un pied de large.
Javersac ou Javerzac était de la juridiction royale de Cognac. C’était une cure de l’ancien diocèse de Saintes, de l’archiprêtré de Jarnac.
Bernard de Javerzac, qui était en partie seigneur de Javerzac est un poète du XVIIe siècle, mort après 1660 qui a publié une Entière description de la ville de Cognac en 1625. Il est aussi l’un des ancêtres de François Mitterrand.
Les bâtiments actuels du moulin des Angeliers et du moulin de Javrezac datent du XVIIIe siècle et ont été remaniés au XIXe siècle.
Le 7 mars 1787 les représentants de Javrezac à l’assemblée préliminaire des États généraux qui se tient à la salle capitulaire des Récollets de Cognac sont Landard et François Billard.
Du 13 juin 1940 à mi-juillet 1940 la succursale française de The Royal Bank of Canada quitte Paris pour Javrezac. Henry Gagnon son directeur garde l’établissement ouvert. Comme la succursale est restée ouverte, les forces d’occupation allemandes l’autorisent à retourner avec ses 14 employés restants au 3, rue Scribe, à Paris et elle reprend les activités.
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
- Dans l’église Saint-Pierre (Plan) seul le chœur est du XIIe siècle car elle a été remaniée au XVe siècle, puis reconstruite à partir de 1857. Le clocher date du XXe siècle (inscription peinte dans le clocher : 1903).
L’église possède un riche mobilier, dont des vitraux du début du XXe siècle, des tabernacles, fonts baptismaux et ostensoir.
L’extérieur




L’intérieur
























Comme les cathédrales d’Angoulême et de Saintes, comme les églises de Jarnac et de Chateauneuf, l’église de Javrezac est placée sous le vocable de Saint Pierre (Sanctus Petrus de Javarziaco dans les textes anciens) ce qui laisse à penser que sa construction remonte au lointain moyen âge – 11ème ou début du 12ème siècle.
Mais il ne reste de l’édifice primitif que le sanctuaire et deux colonnes latérales à chapiteaux romans.
Le sanctuaire est éclairé par une haute fenêtre centrale qui a reçu en 1920 un beau vitrail représentant la délivrance de Saint Pierre, le sain patron de l’église. Ce vitrail a été offert par monsieur et madame James Boucher pour honorer la mémoire de leur père, la maître verrier Claude Boucher, décédé à Cognac le 13 novembre 1913.



Sous la fenêtre nord du choeur, un autre vitrail, dédié à Saint Jean l’évangéliste a été offert par la même famille en mémoire de leur enfant, Jean Louis Paul Claude Boucher, décédé en bas âge.
Le vitrail de la fenêtre sud du choeur évoque Saint Joseph, le pain et le vin, fruits du travail des hommes.
Veuillez lire l’inscription sous la statue (Vierge Marie : ‘Don de Monsieur l’Abbé LACAUD à l’Église de Javrezac, Curé de Javrezac de 1947 à 1984’.
Et c’est à la même époque qu’ont été construites les deux chapelles, du Sacré cœur et de la Saint Vierge.
Dans la chapelle de la Sainte Vierge – côté nord – l’autel, de style gothique, a été offert en 1873 par monsieur Martial Fournier, président de la fabrique.
De l’autre côté, l’autel de la chapelle du Sacré Coeur a été réalisé en 1919 à la mémoire des soldats morts pour la France au cours de « la grande guerre » grâce à une souscription à laquelle tous les habitants de la commune ont participé.
Il est en marbre, orné d’une palme double, de la médaille militaire et de la croix de guerre. Le gradin porte l’inscription laïque : « Honneur, Patrie, R.F. », cependant qu’une plaque invite au recueillement : « N’oublions jamais dans nos prières les héros qui sont morts pour nous ».
Une chaire qui n’existe plus était l’oeuvre d’un menuisier de Javrezac nommé Jeoffroy ; il l’avait exécutée en 1865.
C’est en 1867 qu’à été élevée la tribune pour accueillir un plus grand nombre de fidèles ; elle était alors réservée aux hommes.
Le presbytère a été construit en 1892 pour remplacer des locaux situés près de la fontaine qui, inoccupés et sans entretien depuis la révolution et dans un état de délabrement total, étaient devenus inhabitables.
En 1901, la sacristie, a été agrandie pour servir de salle de catéchisme.
Et c’est un don à la paroisse de madame Marc Boulestin – en mémoire de son fils Emile, décédé subitement en février 1901 – qui a financé la construction de l’élégant clocher de notre église. En pierre, à deux étages, édifié sur le côté sud de l’église, en avant de l’abside, sa flèche culmine à trente mètres.
La bénédiction du clocher a eu lieu le lundi 7 juillet 1902, en grande cérémonie, présidée par Monseigneur Ricard, évêque d’Angoulême et c’est au cours de cette cérémonie que furent baptisées les deux cloches offertes à l’église en circonstance :
- la plus grosses cloche, qui pèse 700 kilos (950 avec sa monture) par monsieur James Hennessy (1867-1945). Elle est gravée « je m’appelle Alice en souvenir de madame James Hennessy, décédée à la Billarderie en 1901. Mon parrain a été Raymond Hennessy, et ma marraine, Isabelle Hennessy, tous deux enfants de mes donateurs ».
- L’autre cloche, qui pèse 350 kilos (460 avec sa monture) a été offerte par monsieur Duclas, demeurant à Fléac. Elle porte cette inscription « je m’appelle Yvonne ; j’ai été fondue en 1902. Mon parrain a été monsieur Duclas et ma marraine, madame Yvonne Duclas, mes donateurs».
L’église possède une troisième cloche, plus ancienne et plus petite – elle pèse 150 kilos environ. Elle a été fondue à Javrezac en 1841 chez un forgeron de la rue de Gadechien. Monsieur Maurice Hennessy (1835-1905) – le grand père de celui que nous avons connu – en avait été le parrain. Elle porte cette inscription : « à la bienheureuse Vierge Marie ».
Et donc, c’est elle qui avant l’édification du clocher, sonnait religieusement, depuis un modeste campanile, les offices et tous les événements de la paroisse ; mariages, baptêmes et enterrements… mais il ne reste aucune trace, aucun souvenir de la cérémonie de la bénédiction de cette cloche ; et on ne sait pas son nom.
Patrimoine civil
- La mairie (Plan).
Mairie, Ecole ci-dessous : En 1893, devis de l’architecte Hector Laboisne d’Angoulême ; en 1898, réception définitive des travaux.
Heures d’ouverture | ||
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Lundi | 8h30 à 12h00 | |
Mardi | 8h30 à 12h00 | 14h00 à 18h30 |
Mercredi | 8h30 à 12h00 | |
Jeudi | 14h00 à 18h00 | |
Vendredi | 8h30 à 12h00 | 14h00 à 18h30 |
Site Web : http://javrezac.com/ |
Le projet de la marie-école de l’architecte Hector Laboisne a été effectué en 1898 (photo en bas). Elle se compose de cinq corps de bâtiment en rez-de-chaussée surélevé ; le corps occupé au centre par la mairie, simplement percé d’une porte accostée de pilastres qui portent un solennel fronton, est flanqué de part et d’autre d’un petit logement, puis d’une grande salle de classe.
Patrimoine de Poitou-Charente (page 339)
- Le monument aux morts (Plan).
Morts Monument Commémoratif de la Guerre de 1914, 1918 – En 1922, traité avec M. _Masdelage de la maison Breton de Paris. En 1923, réception des travaux.
Victimes de la Guerre 1914-1918 | |
BASSAN Charles BOISSON Pierre BRENETIÈRE Corentin BUREAU Alcide CADUSSEAU Prosper CADUSSEAU Olivier CHASSEUIL Henri CHATAIGNEAU Camille CHAUSSAT Fernand COMBEAUD Marcel DANTRAS Alfred DAMIAUD Ernest DURAND Gaston FLAUREAU Charles |
FOURNIER René GUILLAUD Édouard GILLAUD Charles GUÉRIN Albert HENNESSY Raymond MAQUET Georges MAMOUX Fernand MEMAIN Pierre MERLET René NAUD Marcel PAPIN Maurice RICHER Marcel VASLIN Fernand CHENARD Alphonse |
Victimes de la Guerre 1939-1945 | |
Déportés exterminés à Auschwitz En 1942 Alice GARDELLE épouse CAILBAULT arrêtée en 1942 puis déportée En 1944 Henriette DESPERIES Cosntant LÉVY Edgard LEVY Fanny LEVY Germaine LEVY Julie LEVY Julien LEVY Marcel LEVY Roger LEVY Marguerite SIMON Rosalie WEIL tous réfugiés de Hellimer subirent le même sort parce qu’ils étaient juifs |
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Télécharger la liste détaillée des Victimes des Guerres |
- Cimetière (Plan)
En 1862, achat d’un terrain et acceptation des travaux réalisés par Jean Deménieux, entrepreneur à Cognac ; en 1875 reconstruction du mur du cimetière par l’entrepreneur Jean Rodier de cognac ; agrandissement en 1924 sur devis de l’architecte Raymond Clavery.
- Venelle des Mosellans (Plan)
Le 6 septembre 1939, fuyant les allemands, un contingent de 300 réfugiés de Lorraine arrivèrent dans notre commune, à onze heures du soir, épuisés.
Ils repartirent le 6 octobre 1940.
Une famille logeait dans cette demeure.
- Le logis du Bouquet (Plan) porte la date de 1670 sur son portail. Le lieu-dit Le Bouquet figure sur la carte de Cassini comme métairie. Il aurait été un relais de chasse de François Ier. Actuellement, c’est un manoir du XVIIe ou XVIIIe siècle en rez-de-chaussée.
Au XVIIe siècle, le logis est la propriété des Broussard de Fontmarais. Au XVIIIe siècle, le Bouquet passe par mariage à Jacques de la Porte-aux-Loups. Le maire de Cognac, Pierre Etienne Albert, achète le Bouquet comme bien national.
Le Bouquet est une grande maison rectangulaire, sans étage, sur un soubassement souligné par un cordon régnant sur le pourtour, qui compense une importante dénivellation côté Est, ce qui lui donne l’allure d’une “maison forte”. La façade côté cour est divisée par une haute porte d’entrée encadrée de pilastres à laquelle on accède par un grand escalier de pierre dont l’élégance est accentuée par la fenêtre et le fronton de l’élévation qui la surmonte. Un large couloir central pavé de galets anciens disposés en motifs géométriques traversant la maison en son milieu conduit de la cour à un jardin à la française. Au-dessus de la porte piétonne du portail se trouve un anagramme où l’on distingue les lettres B.E.LO.Q.S.T. V. qui font “LE BOVSQVET ”.
- Gallienne (Plan).
Gallienne tire vraisemblablement son nom d’un prénom féminin. En 1579, les Cyvadier possédaient le domaine. A cette époque, Jacques Cyvadier était avocat à Cognac. En 1618, Etienne, également avocat à Cognac, est qualifié de « sieur de Gallienne ». Puis, c’est Louis Cyvadier que l’on rencontre. En 1641, il est échevin de Cognac ; en 1648, conseiller du Roi ; en 1650, maire de Cognac. En raison de son action lors du siège de Cognac par les troupes du Grand Condé, en 1651, il a bénéficié le premier des lettres de noblesse accordées par Louis XIV…
… Dès 1950, la société Martell et Cie s’est intéressée au domaine de Gallienne et en est devenue propriétaire par achats successifs. En 1973, elle y a installé une importante distillerie. L’ensemble, maison de maître et servitudes, se compose de bâtiments datant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. P.R.
- Le Clos de Fléac (Plan).
Le Vieux Fléac est un hameau de Javrezac comprenant quatre ou cinq maisons, ainsi que la maison bourgeoise qui reçut le nom de « Clos de Fléac » en 1946, en raison du fait que cette propriété privée est entièrement close de murs. Cette belle demeure a été construite par la famille Duclas, probablement vers 1880, auprès d’une ferme viticole plus ancienne dont subsistent plusieurs bâtiments affectés respectivement à la vinification (pressoir), à la distillation (alambic), au logement des bestiaux et des véhicules (remise avec d’énormes poutres et piliers en bois sur le côté ouvert). Si, depuis 1946, le vignoble de 15 hectares ne fait plus partie de la propriété réduite à 3 hectares 70, celle-ci est toujours entourée d’un très beau parc conçu il y a peut-être 150 ans, comme de magnifiques cèdres bleus et verts semblent le prouver. Mais, ayant beaucoup souffert d’occupations successives de 1940 à 1944, cet environnement végétal a dû être entièrement repensé par l’actuelle propriétaire, faisant de l’ensemble un lieu où il fait bon vivre. P.R.
- De nombreuses maisons et fermes caractéristiques de l’architecture rurale des XVIIe siècle au XIXe siècle sont étudiées et repérées sur la base Mérimée. Elles forment une architecture charentaise classique avec les murs blanchis et les toitures de tuile tant dans le village bâti sur la pente que dans l’habitat dispersé sur le reste de la commune. Le long de l’Antenne se trouvent deux lavoirs : un dans Javrezac et un, en aval, à Gade-Chien et deux moulins dont les bâtiments actuels sont du XVIIIe siècle remaniés au XIXe siècle. Le moulin des Angeliers est situé en amont dans une partie de la rivière à plusieurs bras munis d’un système complexe d’écluses, alors que le moulin de Javrezac est situé dans le village.
- Distillerie de la Groie (Plan)
- Maison à balet (Plan)
- La fontaine – lavoir de Gate-chien (Plan).
Pour qui aime écouter les vieilles pierres, ce lieu peut être une promenade à travers le temps, à la recherche de lointaines images; celles d’un autre monde de vie.
Les registres des délibérations du Conseil Municipal nous permettent d’évoquer les grandes lignes historiques de cette fontaine-lavoir.
– 1er Juin 1848, décision de la construction d’un réservoir à puiser l’eau et d’un autre pour nettoyer le linge
– 6 Février 1905, réfection du bassin lavoir et construction de la charpente métallique
– En 1923 réfection de la peinture de l’architecture métallique
– Vers 1970, achat d’une nouvelle pompe
– En 1992 et 1993, remise en état et restauration de l’ensemble par une équipe de jeunes du village
- Le lavoir du Bourg (Plan).
- Le moulin de Javrezac (Plan).
- Le moulin des Angeliers (Plan).
- Le pigeonnier des Angeliers (Plan).
- La croix de Mission (Plan).
En 1890, du 1er Décembre à Noël, une grande mission fut prêchée dans la paroisse par deux Pères Capucins de la Province de Toulouse… Fait très rare.
La clôture se fit aux vêpres de Noël, suivies d’une magnifique procession pour la plantation d’une « Croix de Mission » à l’entré du bourg, sur la route de Richemont.
- Chêne de Belair (Plan)
- Le logis de Sainte-Ozanie (Chambres d’Hôtes) (Plan).
Notes et références
Livre ‘Patrimoine de Poitou-Charente’
Livre ‘Guide des châteaux, logis et anciennes demeures de la Charente’ : p 148
Wikipedia Javrezac