Bouteville est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
Ses habitants sont appelés les Boutevillois et Boutevilloises ou les Boutevilliens et Boutevilliennes.
Localisation
Bouteville est située rive gauche de la Charente à l’ouest du canton de Châteauneuf-sur-Charente à 7 km à l’ouest de Châteauneuf, 18 km à l’est de Cognac et 23 km à l’ouest d’Angoulême. Son territoire est situé en Grande-Champagne, premier cru de cognac.
Le bourg de Bouteville s’étend au pied du mamelon qui supporte le château. Il est aussi à 7 km à l’est de Segonzac, 9 km au sud de Jarnac, 14 km au nord de Barbezieux et 16 km à l’est d’Archiac (Charente-Maritime).
La route D 699 entre Châteauneuf et Archiac limite la commune de Bouteville au sud-est. La D 95 relie le bourg à Châteauneuf et Angoulême à l’est, et Jarnac, Segonzac et Cognac vers l’ouest.
La gare la plus proche est celle de Châteauneuf, desservie par des TER à destination d’Angoulême, Cognac, Saintes et Royan.
Hameaux et lieux-dits
Les principaux hameaux de la commune sont, près du bourg, le Prat et les Gauthiers.
Douvesse est sur les collines qui couvrent le nord de la commune.
Le Maine des Champs est sur le chemin Boisné et Armelle au nord.
Peuchaud et Labrousse sont près de la route de Châteauneuf, Chadebois, limitrophe de la commune de Châteauneuf et le Figeroux, sur le chemin d’Angeac-Charente.
Histoire
Édifié au sommet d’une colline élevée, d’où l’on aperçoit les remparts d’Angoulême, situé à proximité du chemin Boisné, voie romaine de Saintes à Périgueux, qui était autrefois le chemin le plus fréquenté de la contrée, le château de Bouteville joua un rôle des plus importants dans l’histoire de la région.
Haut Moyen Âge
Le château primitif fut construit à l’époque des invasions normandes, dans le but de protéger la contrée contre les incursions des Barbares. Après la mort du comte d’Angoulême, Turpion en 863, tué dans un combat contre Maurus, chef des Normands, le château fut occupé par Landry, comte de Saintes, qui protégeait les envahisseurs. Émenon, successeur de Turpion, voulant récupérer ce château, déclara la guerre à Landry et le provoqua en combat singulier. Le combat eu lieu le 14 juin 866, et il coûta la vie aux deux adversaires; les Normands profitèrent de la situation pour reparaître dans la contrée, dont ils furent définitivement chassés par Guillaume II Taillefer.
Quelques années plus tard, la seigneurie de Bouteville devint la propriété de Maynard le Riche, seigneur d’Archiac, dont la fille Pétronille, épousa Geoffroi, second fils de Guillaume II Taillefer. Geoffroi étant devenu comte d’Angoulême à la mort de son frère, la seigneurie de Bouteville se trouva rattachée au comté d’Angoulême.
C’est à Geoffroi et Pétronille que l’on doit la fondation du prieuré de Bouteville, ainsi que la continuation de l’église, commencée par Ildegarde, mère de Pétronille. Le tombeau de cette dernière se voit encore dans l’église.
Bas Moyen Âge
Les comtes d’Angoulême firent de nombreux séjours dans la seigneurie de Bouteville, l’une des plus importantes parmi leurs possessions. C’est au château de Bouteville que mourut, le 16 novembre 1140, le comte Vulgrin II d’Angoulême, entre les bras de l’évêque Lambert. Après son mariage avec Isabelle Taillefer, le roi d’Angleterre, Jean-sans-Terre, fit plusieurs voyages en Angoumois et séjourna à Bouteville, notamment en 1202 et 1214.
Les Lusignan, qui succédèrent aux Taillefer dans le comté d’Angoulême, aimaient beaucoup la seigneurie de Bouteville. À la mort du comte Hugues XI, sa veuve Yolande de Dreux, reçut en douaire la terre de Bouteville. Elle vint habiter le château et y vécut de longues années, loin du bruit et du monde.
Après la réunion de l’Angoumois à la couronne de France (1208), Bouteville passa successivement entre les mains de Jeanne de Navarre, mariée au comte Philippe d’Évreux, qui la conserva jusqu’à sa mort, puis d’Aimeri III de La Rochefoucauld, qui la reçut du duc de Berry, lieutenant-général du roi en Languedoc, en récompense des grands services rendus au roi dans la guerre contre les Anglais.
Pendant la guerre de Cent Ans, le château de Bouteville joua un rôle des plus importants. Les Anglais s’en étant emparés, en firent une place-forte redoutable; aussi la garnison anglaise, commandée par Héliot de Plassac, résistait-elle encore en 1369, alors que toutes les places environnantes étaient reprises par les Français.
Héliot de Plassac s’étant aventuré jusque dans les environs de Cognac à la tête de 600 lances, il fut surpris par les troupes de Jacques de Surgères et Renaud VI, sire de Pons, sa troupe taillée en pièces, lui-même fait prisonnier et le château repris par les Français.
L’année suivante, les Anglais ayant reçu des renforts, s’emparèrent de nouveau de Bouteville, qui fut donné par le roi d’Angleterre Richard II, à Archambaud de Grailly, oncle du captal de Buch.
Les Anglais devaient se maintenir à Bouteville pendant de nombreuses années. Le maréchal de Sancerre, ayant été envoyé en Angoumois, poursuivit dans leurs derniers retranchements le reste des bandes anglaises, et démolit les châteaux qui leur avaient servi de repaires : Merpins, Bourg-Charente, Jarnac, La Rochandry ; puis il vint mettre le siège devant le château de Bouteville.
Appelé à La Rochelle pour s’opposer à un débarquement des Anglais, le maréchal dut lever le siège, et ce ne fut qu’en 1392 que Bouteville fut repris par les Français.
Deux ans plus tard, Bouteville fit partie de l’apanage donné par le roi Charles VI, dit Charles le Bien-Aimé, puis Charles le Fol, à son frère Louis, duc d’Orléans et, entre autres, comte apanagiste d’Angoulême. Après l’assassinat de ce dernier par les gens du duc de Bourgogne, le comté d’Angoumois dans son ensemble revint à son plus jeune fils, Jean, qui, livré en otage, resta prisonnier en Angleterre pendant trente-deux ans.
À son retour de captivité, en 1444, le comte Jean fit réparer le château de Bouteville et y séjourna souvent. C’est ici qu’il y perdit son fils aîné, Louis, filleul du roi Charles VII, dit « le Victorieux » ou encore « le Bien Servi » ; âgé alors de trois ans, l’enfant fut inhumé dans l’église du prieuré de Bouteville.
Charles d’Orléans, qui succéda au bon comte Jean, son père, habita souvent Bouteville avec son épouse, Louise de Savoie. Le couple eut deux enfants : Marguerite d’Angoulême, qui joua joue un rôle capital au cours de la première partie du XVIe siècle, et François Ier, qui devint roi de France à la mort du roi Louis XII. À peine roi, François Ier érigea le comté d’Angoulême en duché-pairie, en faveur de sa mère, Louise de Savoie.
Époque moderne
À la mort de cette dernière, en 1531, le duché d’Angoulême revint à la couronne ; mais la terre de Bouteville en fut rapidement distraite.
En effet, la longue guerre menée par François Ier contre l’empereur Charles Quint, avait appauvri le trésor, et, on dut aliéner une partie des biens de la couronne; c’est ainsi que le domaine fut engagé, sous faculté de rachat, à Claude de Montmorency, seigneur de Fosseuse, lieutenant-général de la Marine.
François de Montmorency, l’un des fils de Claude, fut le premier de la famille qui prit le nom de seigneur de Bouteville. Il habita la vieille forteresse féodale qui avait été relevée de ses ruines par le comte Jean d’Angoulême.
Les troubles de la gabelle n’eurent aucune répercussion sur le château de Bouteville ; mais il n’en fut pas de même pour les guerres religieuses, qui ensanglantèrent la dernière moitié du XVIe siècle. Lors des débuts du protestantisme, le prieur de Bouteville se fit Réformé. Pendant cette période, le château fut tour-à-tour occupé par les catholiques et par les protestants.
En 1573, le château était occupé par les catholiques; les protestants les surprirent et ils furent obligés de se rendre.
Deux ans plus tard, la garnison était commandée par le capitaine Bretauville, un des plus actifs parmi les chefs protestants de l’Angoumois. En juillet, comme l’assassin de l’amiral de Coligny, Besme, revenait d’Espagne, il fut arrêté et tué, près de Jarnac, par une partie de la garnison de Bouteville.
Pendant la lutte du roi Henri IV contre les Ligueurs, le fils aîné du seigneur de Bouteville, François II de Montmorency-Hallot, fut un des plus chauds partisans du roi ; il se comporta vaillamment à Arques et à Ivry, et assista au siège de Paris. Blessé grièvement au siège de Rouen, il se rétablissait lentement à Vernon, lorsqu’il fut assassiné par le marquis d’Allègre, à l’âge de trente-six ans.
Son frère cadet, Louis de Montmorency-Bouteville, fut un digne représentant de cette famille, l’une des plus illustres de France. À l’âge de vingt-neuf ans, il prit la ville de Senlis, alors entraînée dans le parti de la Ligue par son évêque, Guillaume Rose; pour conserver au roi la possession de cette ville, il fit venir à son secours son cousin, Guillaume de Montmorency-Thoré, accompagné de quelques gentilshommes de l’Île-de-France et de la Picardie.
Les ligueurs, ayant à leur tête le duc d’Aumale, vinrent mettre le siège devant Senlis, au nombre de 12 000. Les munitions venaient à manquer, lorsque les partisans du roi furent secourus par François de La Noue, qui infligea aux Ligueurs une sanglante défaite.
Le roi Henri III récompensa Louis de Bouteville en lui donnant le gouvernement de Senlis, ainsi qu’une compagnie de 50 hommes d’armes (1589).
L’année suivante, lors du siège de Paris par le roi Henri IV, les Ligueurs tentèrent de nouveau de s’emparer de Senlis, tentative déjouée par la vigilance de son gouverneur. Lors de l’entrée d’Henri IV dans Paris, ce fut Louis de Montmorency-Bouteville qui pénétra le premier dans la ville à la tête des lansquenets. Il fut nommé vice-amiral de France et représenta la noblesse de Senlis aux États généraux de 1614, qui aboutirent, entre autres, à la publication du concile de Trente, et à l’abolition de la paulette.
De son mariage avec Charlotte-Catherine de Luxe, Louis laissa cinq enfants, dont le cadet, François de Montmorency-Bouteville prit le titre de seigneur de Bouteville. Ce dernier est surtout célèbre pour s’être battu en duel contre le marquis de Beuvron, ce qui lui valut d’être condamné à mort et exécuté en place de Grève, le cardinal de Richelieu s’étant montré inflexible.
Cependant, si les Montmorency continuaient à porter le titre de seigneurs de Bouteville, la châtellenie était sortie depuis longtemps de leur maison. Dès l’année 1559, cette terre avait été engagée à Galéas Pic de la Mirandole, seigneur italien qui avait rendu de grands services à l’armée française et qui était ensuite venu se fixer en France.
Ayant remboursé aux héritiers de Galéas la somme que ce dernier avait payée lors de l’engagement, le roi Henri IV ordonna, en 1593, la revente du domaine de Bouteville, qui fut acquis par Bernard de Béon du Massès, moyennant le paiement d’une somme de 50 577 écus 53 sols.
Ce seigneur épousa en secondes noces Louise de Luxembourg, fille aînée de Jean IV de Luxembourg, comte de Ligny et de Brienne. C’était un homme remarquable, qui fut conseiller du roi en ses Conseils d’État et privé, lieutenant-général des armées, gouverneur des provinces d’Angoumois, Aunis et Saintonge, et chevalier du Saint-Esprit. De son mariage sont issus les Béon-Luxembourg, qui continuèrent les comtes de Brienne et se fondirent dans les Loménie (de Brienne).
La terre de Bouteville demeura plus d’un siècle dans la famille de Béon du Massès. Le 31 janvier 1726, elle fut acquise par M. de Bruzac-Hautefort, major des gardes du corps, qui dut rembourser une forte somme aux héritiers de M. du Massès et, de plus, verser au Trésor royal la somme de 60 000 livres.
À la Révolution, la terre faisait partie de l’apanage du Charles X, comte d’Artois, futur roi de France, qui l’avait acquise quelques années auparavant. Elle fut mise sous séquestre, ainsi que tous ses autres biens, lorsqu’il eut émigré. En 1804, le château fut acheté par M. Marcombe, dont la famille l’a possédé jusqu’au début du XXe siècle. C’est ensuite M. Ravaud, qui l’acheta et y entreprit d’importantes réparations.
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
- L’Eglise Saint-Paul de Bouteville (Plan).
La première église de Bouteville, dite chapelle, était dédiée à saint Nicolas et se trouvait au nord du château, dans la vallée. Elle aurait été fondée par Hélie Roou son père, entre la croix Constantin et le ruisseau Foucard, et aurait été détruite, selon l’abbé Nanglard, en 1248.
Une seconde église, la chapelle Saint-Nicolas-des-Champs, qui pourrait avoir été un baptistère, appelée chapelle de Rioufoucard jusqu’au XIVe siècle, avait été construite, à une date inconnue, près de la fontaine qui est au bas du bourg actuel; elle disparaît du cadastre en 1834.
Enfin, en 1025, Ildegarde, dame de Bouteville, fit construire l’église prieurale, devenue aujourd’hui paroissiale.
La fille de la fondatrice, Pétronille, épouse du comte d’Angoulême et seigneur du lieu Geoffroi Taillefer, ajouta à l’église construite par sa mère un transept, dont le croisillon du midi subsiste encore.
Pétronille fut enterrée devant l’église et on peut encore lire son épitaphe à droite de la porte.
Au XIIe siècle on ajouta la chapelle du sud, édifiée sur une crypte.
L’église Saint-Paul, ancien prieuré du diocèse de Saintes fut donnée à l’abbaye de Savigny, près de Lyon. L’église comprenait deux nefs juxtaposées ; celle du sud suivie d’un transept, avec clocher sur le carré, et d’une abside semi-circulaire. Cette nef fut détruite par les Anglais, à la fin du XIVe siècle ; les protestants ravagèrent l’autre partie ; le clocher et la nef s’écroulèrent en 1682. Des réparations furent faites à diverses époques, au XVe siècle, et jusqu’en 1624 par Louise de Luxembourg, veuve de Bernard III de Béon du Massès seigneur de Bouteville, et dans le cours du XIXe siècle.
L’extérieur





L’intérieur






















Patrimoine civil
- La mairie (Plan).
Heures d’ouverture | ||
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Lundi | 9h00 à 12h00 | 15h30 à 17h30 |
Mercredi | 9h00 à 12h00 | 15h30 à 17h30 |
Vendredi | 9h00 à 12h00 | |
Site de la Mairie |
- Le monument aux morts (Plan).
Monument construit vers 1920, sur l’emplacement des anciennes halles, par le sculpteur de Barbezieux René Tilhard.
Victimes de la Guerre 1914-1918 | |
ARNAUD Jean BENOIT Léonard BOUTINEAU Victor CHAMBORD d’Edouard CHAPON Fréderic DALLEMAGNE Georges DAGNAS François GRÉGOIRE François JEAN Maurice JEANNEAU Aris JEANNEAU Gaston JAULIN Superlien LACOSTE Léandre LACOUR Jean |
LÉONARD Baptiste MONNEREAU Emilien PASQUIER Ulysse PELLETIER Moïse PÉRAUD Léopold PÉRAUD Maurice RIOU Marcel RIOU Isidore ROLLAIN Emmanuel ROLLAIN Eugène ROUYER Octave ROUYER Ludovic TABAUD Alfred WASCOWISKI Clodomir |
- Cimetière (Plan).
Cimetière construit vers 1867 ; l’ancien cimetière se trouvait à l’emplacement de l’ancienne nef, détruite, de l’église.
Croix de Cimetière.
Croix XVIIIe siècle ? Située sur l’emplacement de l’ancien cimetière.
- Le château de Bouteville (Plan).
Le premier château, élevé sur une colline dominant le chemin Boisné, date peut-être des invasions normandes.
Le château comtal appartenait dès le XIe siècle à la famille Taillefer. En 1176, il fait partie des nombreuses places fortes remises au Roi d’Angleterre, Richard Coeur de Lion. En 1356, Bouteville, toujours aux mains des Anglais, le Prince noir fit consolider les murs d’enceinte. La restitution fut obtenue en 1392. Après être passé successivement dans les mains du comte d’Angoulême, de Charles d’Orléans et des Montmorency-Bouteville, il se retrouva en 1550 être en ruines.
Le château actuel, qui a remplacé la forteresse médiévale, a été reconstruit entre 1594 et 1624 par Bernard de Béon du Massès et Louise de Luxembourg. La famille du Massès l’a conservé jusqu’en 1725. Il passe alors à Henri de Bruzac-Hautefort. Cette famille le conserve à son tour jusqu’en 1787 date à laquelle la seigneurie de Bouteville est incorporée à l’apanage du Comte d’Artois (Charles-Philippe, futur Charles X). Mis sous séquestre lors de l’émigration du comte d’Artois il a alors servi de prison et n’a été vendu comme bien national qu’en l’an XI. L’acquéreur, Antoine Marcombe, est issu d’une famille bourgeoise de Bouteville. Après la famille Marcombe, qui l’a gardé pendant tout le XIXe siècle, se succèdent, au XXe siècle, plusieurs autres possesseurs dont les Ravaud, puis De Joyet, et de nos jours la commune.





Il ne reste que les vestiges de l’ancien château comtal édifié dès le XIe siècle par la famille Taillefer. Il fait partie des nombreuses places fortes remises au roi d’Angleterre, Richard Coeur de Lion, et va tout au long de la guerre de Cent Ans changer de mains jusqu’à se retrouver en ruine en 1550.
Reconstruit en 1594 et 1624 par Bernard Béon du Massès, il sera conservé par sa famille jusqu’en 1725. Il passe alors à la famille d’Henri Buzac-Hautefort jusqu’en 1787. Il est vendu comme bien national pendant la révolution. Aujourd’hui il est la propriété de la commune de Bouteville. Planté au milieu des vignes, il représente un site remarquable qui mérite une halte.
- Le château d’Anqueville (Plan).
Le château d’Anqueville, établi sur un éperon rocheux qui dominait le ruisseau, l’étang et le moulin. Il est situé en limite des communes de Saint-Même-les-Carrières et Graves-Saint-Amant. Ce château médiéval ruiné durant la guerre de cent ans et reconstruit au XVe siècle a été en partie démoli au XIXe siècle. Il reste un donjon rectangulaire du XIIIe siècle, flanqué d’une tourelle polygonale du XVe siècle ainsi que des restes de fortifications avec chemin de ronde, tourelles et courtines. La fuie a disparu et le moulin à eau a été détruit par une tempête en 1768. Le château d’Anqueville fait chambre d’hôtes.
- La Bouarderie (Plan).
Clément Boisson, écuyer, sieur de Birac, demeurant à la Bouarderie paroisse de Bouteville, par son testament du 2 septembre 1703, demande à être enterré dans l’église de Bouteville. En 1766, Paul Boisson seigneur de Rochemont, demeurant en son logis de Bouarderie, épouse Anne Michelle Petit du Petit Val veuve de Elie Pasquet, seigneur de Saint Mémy, Balzac, Vouillac. Elle décède en 1778 sans avoir eu d’enfants ni du premier ni du second mariage. Son mari émigre et ses biens sont vendus comme biens nationaux. Les bâtiments de la Bouarderie sont adjugés le 8 nivôse an II à Daniel Rondeau, Charles Bonnin et Jean Laisné, un tiers chacun, pour 58000 livres. En bordure de l’antique voie romaine reliant Saintes à Périgueux, appelée le chemin de Boisné, le logis de la Bouarderie a été de nombreuses fois remanié, et, transformé en exploitation agricole foret. Les restes d’une fenêtre du XVe siècle, munie d’une traverse, décorée de moulures prismatiques et surmontée d’une accolade, aujourd’hui murée, sont visibles sur la façade longeant la voie romaine. La porte d’entrée dans le corps de logis date du XVIIe siècle. Des pilastres nus supportent un entablement droit surmonté d’un fronton curviligne mouluré. Ce corps de logis est un bâtiment rectangulaire à deux niveaux. Les fenêtres avaient des appuis saillants moulurés, aujourd’hui recoupés. Deux oculi agrémentent la façade de part et d’autre de la porte d’entrée. La porte cochère d’entrée dans la cour, couverte d’un arc surbaissé orné d’un cavet porte au-dessus de sa clé la date de 1779.
- Le Maine des Champs (Plan).
Non loin de la voie romaine, complètement ignoré de tous, le logis actuel du Maine des Champs date du XVIe siècle. Une tour ronde, renfermant l’escalier en vis, est accolée au milieu de la façade sud-est du corps de logis rectangulaire. Une bretèche, sur trois consoles, ornée de coquilles surplombe la porte d’entrée à chambranle mouluré. Le haut de la tour a perdu son couvrement d’origine, remplacé par une dalle de béton formant terrasse en encorbellement et parapet en brique. L’ensemble du bâtiment, très remanié, a perdu beaucoup de son intérêt. Dans un bâtiment voisin, existe une cave voûtée du XIVe ou XVe siècle. Un souterrain refuge a été retrouvé à proximité au début des années 1980 suite à l’effondrement de la voûte de l’une de ses salles. En 1659, Antoine Boisson, procureur du roi à Châteauneuf, est propriétaire de bâtiments au Maine des Champs qu’il afferme à Charles Poirier, marchand du bourg de Bouteville. Ces bâtiments ont appartenu jusqu’à la révolution à la famille Boisson. Gaspard Horric du Raby possédait également des bâtiments au Maine des Champs, vendus comme biens nationaux, le 13 prairial au VI, à Jean Jacques Richard.
- Le Raby (Plan).
Le logis du Raby a été possédé pendant le XVIIIe siècle par la famille Horric. Le 30 mars 1792, suite à une délibération du directoire de Cognac, il est dressé un inventaire au logis du Raby pour cause de l’émigration présumé du fils Horric (Gaspard). Nous suivons la commission dans la cuisine, le petit salon à côté, la chambre de domestique, le corridor, la salle de compagnie, une chambre, l’office, une antichambre, deux autres chambres. A l’étage, il y a encore un corridor, une chambre sur la salle, la chambre de madame de Maumont, un cabinet de toilette et la chambre de la femme de chambre. Parmi le mobilier mentionné on peut noter cinq tables de jeu, un tableau représentant un chien, un tableau représentant le grand-père de la dame Horric, six cuillères d’argent pour le café, une tabatière d’argent, une bouteille à tabac, un tableau représentant la dame de Maumont (Elizabeth Horric épouse de Jean Louis Fé de Maumont) et ses deux enfants, un autre représentant le sieur Horric fils, deux autres représentant deux perdrix, une bécasse et un canard, un tableau représentant le port de Bordeaux. Les chambres sont tapissées en toile peinte. Gaspard Horric a été amnistié le 25 prairial an X. La famille Horric possédait encore le Raby en 1807. Les bâtiments entourent une cour quadrangulaire dans laquelle on pénètre par un portail remplaçant un porche du XIXe siècle démonté. Le corps de logis rectangulaire sous couverture à quatre pentes remonte à la fin du XVIIe siècle. Il s’élève sur deux niveaux. La porte d’entrée ouvre sur un vestibule d’où part un escalier en pierre pour desservir l’étage. De chaque côté de ce vestibule on trouve une pièce munie d’une cheminée de pierre de la fin du XVIIe siècle. Dans les dépendances se retrouvent de nombreuses pierres de réemploi, des ouvertures chanfreinées, d’autres couvertes en arc segmentaire délardé attestant ainsi des modifications intervenues dans ces bâtiments. La date de 1815 apparaît même dans le bâtiment à droite du corps de logis.
- Maison-Forte (Plan).
Cette maison aurait abrité l’ancienne prévôterie de Bouteville. Ornée d’une échauguette en encorbellement, reposant sur une grosse colonne cylindrique, la construction de cette bâtisse doit remonter au XVIe siècle. Elle fait face au château, à l’angle des routes menant à Châteauneuf et à Malaville. Elle possédait côté est une tour carrée surmontée de trois bretèches. La façade, entre la tour carrée et l’échauguette est percée de plusieurs ouvertures à appuis saillants moulurés datant du début du XVIIIe siècle. Des ouvertures plus anciennes, aux bords chanfreinés, existent au-dessus.
- Servolle (Plan).
Sevolle, en Bouteville, appartient aux XVIIe et XVIIIe siècles à la famille Renouard. Charles Renouard, écuyer, seigneur de Servolle, époux de Madeleine de Culant, décède en février 1682. Le 31 mars 1715, Charles de Renouard, écuyer, seigneur Servolle et Elisabeth de Renouard son épouse, vendent leur maison du Breuil Tison paroisse de Paisay Naudouin. Le 16 septembre 1726, Louis de Renouard, seigneur d’Ermelle, fait faire un inventaire à Servolle suite au décès de Elisabeth de Renouard. En 1739, Charles de Renouard est décédé. L’héritier est Charles Alexandre de Renouard d’Ermelle son neveu. Le 21 novembre 1764, il passe un marché pour la construction d’un puits à Servolle de 20 brasses de profondeur (environ 32 mètres). Le 2 juillet 1774, il vend Servolle à Jacques Tabuteau de Gademoulins pour 26500 livres. Renée Rachel Lallemant veuve de Jean Martell l’aîné, Louis Gabriel Lallemant son frère, négociant, et Jean Martell l’aîné fils, créanciers de Tabuteau rachètent Servolle le 28 octobre 1775 pour 22625 livre correspondant au montant que Tabuteau n’avait pas payé à Renouard. L’ancien logis de Servolle a disparu. Il avait au rez-de-chaussée, deux chambres, un cabinet et une cuisine. Un escalier en bois permettait d’accéder à l’étage composé de deux chambres et un grenier. Des greniers existaient encore au-dessus de ces deux chambres. Il a fait place à une maison à trois niveaux, construite au XIXe siècle et couronnée d’une corniche sur modillons. En partie haute de la façade sur la gauche subsiste la base d’une baie à chambranle chanfreiné et appui saillant mouluré.
- Le lavoir du Prat (Plan).
Un joli petit lavoir en très bon état, alimenté par le ruisseau. Deux margelles inclinées en pierre, deux grands égouttoirs sur les autres côtés. Tout le tour du lavoir est pavé. On y descend par un petit escalier de trois marches.
- Le lavoir de l’Eglise (Plan).
Un très beau lavoir alimenté par une fontaine. Deux bassins, l’un rectangulaire et l’autre carré, deux margelles inclinées en pierre, trois égouttoirs, une table à laver dans un arc de cercle en pierres.
- Le lavoir du Bourg (Plan).
Très grand bassin rectangulaire, deux margelles inclinées en pierre, alimenté par une fontaine. Un grand escalier de dix marches. Deux égouttoirs à l’extrémité. La petite allée autour du bassin est pavée et deux murs protègent l’ensemble.
- Le lavoir des Gauthiers (Plan).
Un beau lavoir, tout en pierre, alimenté par une fontaine semi-circulaire. Bassin rectangulaire en deux parties, deux margelles inclinées, fond dallé de grandes pierres. Un long égouttoir à chaque extrémité. Reste de pierre à laver.
- Le lavoir de La Bouarderie (Plan).
En bordure de route, les restes d’un ancien lavoir, sous un sureau. Apparemment, il était alimenté par un petit ruisseau. Mais, actuellement plein de terre.
Notes et références
L’Eglise de Bouteville
Le livre ‘La Charente’ page 126.
Le livre ‘Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente’ (page 151 à 153)
Wikipedia Bouteville
lavoirsdecharente.com