Bassac est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
Ses habitants sont appelés les Bassacois et Bassacoises.
Localisation
Bassac est une commune située à 6 km à l’est de Jarnac et 20 km à l’ouest d’Angoulême, dans la vallée de la Charente.
Elle est desservie par la D 22, route de Jarnac à Villevois-Lavalette par Châteauneuf qui longe la Charente sur sa rive droite, et la D 18, d’Échallat et Mérignac à Saint-Même et Segonzac, nord-sud, qui passe aussi au bourg et traverse la Charente.
La route nationale 141 d’Angoulême à Saintes passe à 3 km au nord du bourg.
Bassac est aussi à 8 km de Châteauneuf, 3,5 km de Saint-Même.
La gare la plus proche est celle de Jarnac, desservie par des TER à destination d’Angoulême, Cognac, Saintes et Royan.
Hameaux et lieux-dits
Le bourg de Bassac est assez gros. La commune ne comporte que deux hameaux importants : Cheville, dans le nord de la commune, et Bassigeau, près de la route de Jarnac à Châteauneuf au sud-est.
LES HAMEAUX DE BASSAC | |
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Bassigeau Cheville Le Mas | Le Moulin du bois Les Plantes |
Histoire
Dans les premières années du XIe siècle, le seigneur de Jarnac, Wardrade, ayant fait vœu d’édifier sur ses terres un monastère, fixa son choix, d’accord avec son épouse Rixendis, sur le petit bourg de Bassac.
Les fondements en furent tracés par Islo, évêque de Saintes, et la charte, qui consacra le fondation de l’abbaye Saint-Étienne de Bassac, fut signée par le pape Benoît VIII, Islo, Grimoard, évêque d’Angoulême, Seguin, archevêque de Bordeaux, Guillaume, duc d’Aquitaine, Guillaume IV Taillefer, comte d’Angoulême, et beaucoup d’autres seigneurs.
Vers le milieu du XIIIe siècle, l’église primitive, devenue insuffisante, fut agrandie et remplacée par un autre monument beaucoup plus vaste.
Ayant réussi à franchir sans dommages la première période de la guerre de Cent Ans, elle fut malheureusement ruinée par une troupe d’Anglo-Gascons, commandée par le maire de Bordeaux, en 1434, alors que tout le pays environnant était également saccagé. Les moines se tournèrent alors vers Henri de Courbon, prieur de Jarnac pour reconstruire le monastère et les cloîtres et rebâtir la maison abbatiale; il fit également fortifier l’église et entourer l’abbaye d’un mur d’enceinte percé de meurtrières. C’est sous sa direction que fut commencé le cartulaire de l’abbaye de Bassac.
Il eut à soutenir deux procès contre Renaud Chabot, seigneur de Jarnac. Grâce à ces procès, nous avons une description de Bassac : « Bassac est une ville fortifiée, close de remparts et de portes avec un fossé profond. Elle est peuplée de 300 à 400 habitants ».
Pendant la sanglante bataille dite de Jarnac, le 15 mars 1569, Bassac et son abbaye furent saccagées alternativement par les deux partis, des moines et des habitants furent massacrés et d’autres emmenés prisonniers; la reconstruction dura plus d’un siècle.
Le dernier abbé de Bassac fut Green de Saint-Marsault. À la Révolution, l’abbaye subit le sort des autres monastères : les moines en furent expulsés et leurs biens, saisis.
Cette abbaye de bénédictins de l’ordre de saint Maur avait droit de justice sur Bassac.
Au cours du Moyen Âge, Bassac se trouvait sur un itinéraire secondaire est-ouest fréquenté par les pèlerins au sanctuaire de Saint-Jacques-de-Compostelle et aux reliques de saint Eutrope à Saintes depuis le Limousin et le Périgord, itinéraire longeant de la Charente par Angoulême et Cognac.
Bassac possédait, à l’entrée de la ville, une église paroissiale dédiée à saint Nicolas. C’était une construction remarquable du XIIIe siècle, dominée par un beau clocher à deux étages. Elle a été vendue comme bien national puis détruite. Il ne reste plus que le mur nord de l’église.
Après la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne le 3 septembre 1939, Bassac comme de nombreux villages charentais accueillit des réfugiés de la zone frontalière à l’Allemagne. Ainsi des habitants de Rimling (Moselle) furent réfugiés pendant près d’un an à Bassac.
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
- L’abbaye Saint-Étienne de Bassac (Plan).
Site Web : http://www.abbaye-de-bassac.fr/
L’abbaye Saint-Étienne de Bassac est une ancienne abbatiale du diocèse de Saintes, fondée en 1002 par Wardrade Lorichès, comte de la Marche et premier seigneur connu de Jarnac ; il gît encore, ainsi que son épouse Rixendis dans l’église de Bassac. Elle fut consacrée vers 1015 par Grimoard, évêque d’Angoulême, et son frère Iso, évêque de Saintes. rattachée en 1092 à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély ; elle redevient libre en 1246.
Église en grande partie reconstruite sous Guillaume de Vibrac, abbé de 1247 à 1286.
Pillée par les troupes anglo-gasconnes en 1434 elle est restaurée et fortifiée sous Henri de Courbon, abbé de 1451 à 1476 qui reconstruit également le logis de l’abbé et le cloître.
Pillée par les Protestants en 1564.
Assiégée et pillée par les Catholiques au moment de la bataille de Jarnac en 1569.
Reconstruction des voûtes de l’abbatiale : en 1677 et 1688. Bâtiments conventuels construits de 1677 à 1716.
Destruction du cloître en 1820.
L’édifice primitif, consacré en 1017, était doté d’un transept bas dont chaque bras s’ouvrait sur une petite absidiole et son chevet devait également se terminer par une abside. Il n’en subsiste que les parements extérieurs de la nef, en moellons, et le croisillon nord du transept, sur lequel fut élevé au XIIe siècle le clocher roman, un des plus élégants de la région, dont l’étage supérieur et la flèche ne furent achevés qu’au XIIIe siècle. L’église abbatiale se présente aujourd’hui sous la forme d’un long rectangle divisé en quatre travées carrées voûtées d’ogives. Ce plan est issu d’une importante campagne de reconstruction dans le premier tiers du XIIIe siècle. Au XVe siècle on a ajouté deux chapelles latérales sur le flanc nord du choeur et l’on a repris la grande baie du chevet. La partie la plus spectaculaire de l’église est la belle façade gothique, dont la composition à arcatures et le détail des formes sont encore largement fidèles aux modèles romans. Un troisième niveau, orné d’une arcature, existait autrefois, entre les curieuses échauguettes qui furent construites dans les parties hautes à la fin du Moyen Age. Le portail polylobé s’inscrit dans une tradition développée dans le pays de la Charente depuis le milieu du XIIe siècle.
Le clocher possède un rez-de-chaussée couvert d’une petite coupole très élevée du XIIe siècle ; il présente, au-dessus de la souche, quatre étages en retraite les uns sur les autres, soulignés par un cordon, avec colonnettes aux angles, et est surmonté d’une flèche conique à imbrications, accostée à son départ par quatre pinacles en pyramide triangulaire.
On peut lire sur sa façade romane une inscription de la phrase de Robespierre : « Le peuple français reconnaît l’être suprême et l’immortalité de l’âme ».
On trouve, entre autres, une chapelle du XIIIe siècle percée d’une baie et couverte d’une voûte d’ogives avec liernes, suivie d’une autre chapelle du XVe siècle, voûtée seulement sur ogives, ayant une baie à trois meneaux et réseau flamboyant.
L’ensemble des bâtiments monastiques fut reconstruit sur les vestiges plus anciens, autour du cloître, au cours du XVIIe siècle. Dans l’église, les Mauristes firent également réaliser entre 1699 et 1730 un remarquable ensemble mobilier toujours conservé, comprenant notamment un beau jubé sculpté, des stalles, un retable et un lutrin.
L’abbaye est classée monument historique depuis 1880.




































Située non loin de la Charente, un peu en amont de Jarnac, l’Abbaye de Bassac mérite vraiment le détour. Fondée dans les toutes premières années après l’an mille par Wartrade, seigneur de Jarnac, l’Abbaye va jouir d’une période de croissance jusqu’au XIIIe siècle. Mais elle va connaître ses premières déconvenues pendant la guerre de Cent Ans, pillée et saccagée par le comte de Derby en 1346 puis en partie détruite en 1434.
Au XIVe siècle, les guerres de Religions vont à nouveau troubler la quiétude des lieux. En 1562, l’abbé commendataire de Bassac, Jean V Chabot de Jarnac rallie quelque temps le mouvement huguenot avant de revenir dans le giron de l’église catholique. Les rancoeurs de ses anciens amis réformés sont à l’origine du saccage du monastère. On brûle les livres, le mobilier, une partie de l’église s’effondre… Et les moines faits prisonniers sont torturés et massacrés. La rivalité va se poursuivre jusqu’à l’épisode de la bataille de Jarnac qui voit s’opposer les troupes du duc d’Anjou, futur Henri III à celles du Prince de Condé qui trouve la mort dans les combats. La pyramide des Condé qui s’élève à quelques mètres de l’abbaye en commémore le souvenir.
La révolution entraîne la disparition des moines de l’abbaye qui est vendue en 9 lots en biens nationaux en 1793. Le plus grand outrage que va encore subir l’abbaye est la destruction du cloître qui intervient en 1820.
C’est en 1947 que s’installe à Bassac une nouvelle congrégation de 12 personnes faisant revivre, 160 ans après le départ des derniers moines, le passé spirituel des lieux. Il s’agit des frères missionnaires de Sainte Thérèse qui vont entreprendre un important travail de rénovation ayant pour but de redonner aux bâtiments leur vocation première.
L’Abbaye de Bassac est un bel exemple de l’art roman charentais et l’on y retrouve l’influence mozarabe très présente dans cette région traversée par une route secondaire des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
- L’église Saint-Nicolas (Plan).
A cet emplacement se dressait l’église de la paroisse médiévale dépendant du diocèse de Saintes. Un bourg s’était en effet développé auprès de l’abbaye Saint-Étienne. Dédiée à Saint-Nicolas, l’église fut sécularisée à la Révolution avant d’être démolie par son propriétaire en 1873.
Les vestiges qui subsistent aujourd’hui correspondent aux assises inférieures du mur nord de la nef, de la travée sous clocher et du choeur de l’édifice. Ces restes, associés aux représentations anciennes de l’église, permettent de restituer sa forme. Bâtie sur un plan rectangulaire, en bel appareil de pierre de taille, sa nef comptait deux travées, sans doute initialement voûtées en berceau, prolongées par un carré sous clocher couvert d’une coupole sur pendentifs et d’un choeur à chevet plat. La qualité de la maçonnerie et le profil des bases, ornées de griffes, permettent de situer la construction de l’édifice dans les dernières décennies du XIIe siècle, à une période où les formes de l’art roman, parfaitement maîtrisées, commençaient à s’ouvrir lentement au renouvellement gothique. Il est possible que l’église initiale ait connu quelques remaniements ultérieurs : les murs gouttereaux et la façade occidentale ont pu être rehaussés et les fenêtres agrandies. Peut-être a-t-on introduit un voûtement sur croisées d’ogives sur les murs romans, phénomène assez fréquent en Saintonge et en Angoumois.
Patrimoine civil
- La mairie (Plan).
Heures d’ouverture | ||
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Lundi | 13h00 à 18h00 | |
Mercredi | 9h00 à 12h30 | |
Vendredi | 9h00 à 12h30 | |
Site Web : https://www.mairie-bassac.fr/ |
- Le monument aux morts (Plan).
Monument de la guerre de 1914, 1918 du 1er quart XXe siècle.
Victimes de la Guerre 1914-1918 | |
CHALIARD Emile CHAUVIN Raoul ROBINEAU Marcel FOURGEAU Léopold HERIARD Paul GONTIER Isidore DURAND Jean MARQUAIS Robert CAILLE Baptiste DUQUEROIX André |
MARCADIER Yves BALLUTAUD Pierre SALOMON Julien DIJEAU Jean HARGOUS Gualbert DELAGE Henri BUSSAC Philippe BAUMARD Albert VIROLLAUD Edouard HILLAIRET Maurice |
Télécharger la liste détaillée des Victimes des Guerres |
- Cimetière (Plan).
Cimetière construit en 1879 et 1880 par l’entrepreneur Pierre Monerat, sous la direction de l’architecte Louis Aunis. A l’intérieur se trouve une croix datée 1824 qui provient vraisemblablement de l’ancien cimetière. Certains tombeaux sont signés : Rousselot d’Angoulême, ou Marquet de Saint-Mème.
Croix de Cimetière.
- Les fortifications du XIe siècle ne comportaient plus au XVIe siècle que trois portes : Saint-Benoît, Saint-Nicolas et la porte Barrière et en 1844, il ne restait que les fossés aujourd’hui comblés.
- Le manoir des Plantes (Plan) porte l’inscription : « 20 MAY 1716 » sur la porte du logis et « 1723 » sur le portail. Il a été remanié et la partie centrale du logis a été surélevée.
- Symposium ‘Belle à croquer’ (Plan)
Julienne 2005
» Belle à croquer«
Catherine JOUAN
offert par « l’association Julienne Métiers d’Art » organisatrice du Symposium
Notes et références
Le livre ‘La Charente’ pages 119 à 123
Wikipedia Bassac (Charente)